C’est ainsi que, perdue dans ses pensées, la marquise prit place dans la voiture banalisée qui stationnait en bas de chez elle telle une automate, effectuant le trajet jusqu’à la morgue sans prêter attention à rien, ne s’intéressant pas même à la radio qui, entre deux crachouillis, distillaient sa poésie noire et quotidienne, ne s’inquiétant même pas d’aller jeter un œil au cadavre d’une inconnue avant même d’avoir pu se recueillir devant la dépouille de son défunt mari. Ce qui, sans vouloir jouer les philosophes aux sentences définitives (car là n’est pas le propos : nous narratons, nous narratons), tendrait à prouver que, décidément, toutes ces histoires de flics et de voyous sont bien peu morales…