- Je suis désolé, Clotilde, mais je n'ai jamais compris à quoi servait un avocat. Je ne parle pas pour toi, rassure-toi. Tu t'occupes des divorces, de la garde des enfants, des pensions alimentaires, c'est bien, c'est l'époque qui veut ça, il n'y a pas de bons ou de méchants, il faut bien un arbitre pour régler ces histoires-là. Mais je te parle d'un crime. A quoi sert un avocat dans ce cas ? Il y a une enquête, il y a des indices, des preuves, un dossier, on mesure de quel côté penche la vérité, et en fonction des faits, on punit ou non. A quoi sert un avocat sinon à faire pencher les preuves objectives du mauvais côté ? Pourquoi les coupables auraient-ils besoin d'avocats ?
- Et les innocents ?
Cassanu, cette fois, laissa s'envoler un grand rire gras.
- Les innocents ? Je connais la justice de ce pays, ma chérie. Un innocent est un coupable qui a un bon avocat.