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Citation de enkidu_


Les musulmans considèrent le judaïsme et le christianisme comme des religions déchues seulement à l’apparition de l’Islam, et il n’est aucun saint ancien chrétien ou juif qu’ils ne vénèrent. A l’époque où les Mille et Une Nuits ont été écrites, ces vénérations étaient extrêmement répandues. Dans tout l’Orient, on trouvait des mashads (musées) renfermant des reliques des saints islamiques ou antéislamiques(1).

« Alors, écrit Aly Mazaheri dans sa remarquable ‘’Vie quotidienne des musulmans au Moyen Âge’’, les saints bouddhistes, les personnages du culte de Mithra, du zoroastrisme, du sabéisme, du judaïsme, du christianisme et même du manichéisme entrèrent peu à peu dans l’Islam sous des noms syriaques, hébreux ou grecs. Et ce fut un véritable abus : par exemple, plusieurs villes se disputaient l’honneur de posséder le véritable tombeau de « Notre Père Adam », de « Notre Père Abraham », etc. A peu près dans chaque grande cité on pouvait visiter le tombeau de Noé et acheter un morceau de l’arche… »

Dans chacune des villes situées sur le chemin de La Mecque, les mashads attiraient les pèlerins. Mashads et pèlerins étaient les éléments d’un commerce important, comme le sont de nos jours soleil et touristes.

Dans la banlieue de Médine, les pèlerins couraient voir la maison de Noé et l’endroit où fut construite l’arche. Autant de visiteurs ici que dans la mosquée-tombeau de Mahomet.

Les reliques de l’arche de Noé faisaient le record des recettes. On pouvait en voir plusieurs planches clouées avec des pointes d’argent aux murs du temple de la Q’aba et à La Mecque. A Mossoul, les pèlerins-touristes couraient à la mosquée de Saint-Georges, un dieu loup des anciens Parthes, et à celle de Jonas, le dieu poisson des Assyriens. Cette dernière comportait tout un quartier sacré et s’élevait dans les murs de Ninive.

A Damas (où se trouvait entre autres la tête de saint Jean-Baptiste), il y avait plus de reliques que partout ailleurs : sept mille prophètes – sept cent mille, disaient même de trop zélés agents de publicité –, y étaient enterrés !

(1) Contrairement à la coutume chrétienne, ces reliques n’étaient jamais des ossements. (pp. 112-113)
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