L'origine de la notion d'âtman, dans son acception philosophique, doit être cherchée dans les Upanisad (entre 800 et 400 avant notre ère, approximativement), cela bien que le terme apparaisse déjà dans la littérature védique antérieure (Hymnes du Rg- et de l'Atharuaveda, Brâhmana et Àranyaka). Les Upanisad, conformément à l'étymologie du mot (upa-ni-SAD : rapprocher, confronter), peuvent se définir comme des textes renfermant la connaissance ésotérique des connexions ou affinités structurales entre les diverses composantes de l'univers extérieur et celles de la personne humaine, entre le macrocosme et le microcosme. À un premier niveau de réflexion, les éléments constitutifs de la personne semblent se ramener à d'infimes fragments - un instant détachés - des éléments cosmiques correspondants. La personne, cependant, se voit analysée parfois en seize, plus souvent en dix éléments, dont cinq sont dits mortels et cinq immortels. Les uns et les autres rejoignent à la mort leurs correspondants cosmiques, mais avec des conséquences différentes. Et c'est ici que commence à poindre l'idée que la personne humaine ne se réduit peut-être pas, en dépit des apparences, à une infime portion de l'univers mais pourrait, en tant que totalité organisée, lui être, en un sens, homologue :
- Quand un homme meurt - demande au sage Yâjñvalkya l'un de ses auditeurs -, sa voix rejoint le Feu, son souffle le Vent, sa vision (litt. «son oeil») le Soleil, son esprit (manas) la Lune, son audition (litt. «son oreille») les Points cardinaux, tandis que son corps passe dans la terre, sa forme extérieure dans l'Éther (âkâsa), les poils de son corps dans les herbes, ses cheveux dans les arbres, son sang et son sperme dans les eaux, où est-il alors, lui, l'homme ?