Est également évoquée l’entrée au Panthéon de Péguy, que Vichy avait tenté d'annexer mais dont la mémoire et l'exemple avaient été aussi revendiqués par la Résistance. De ce fait, l'après-guerre marque le retour de l'écrivain patriote, débarrassé de sa gangue pétainiste. Jérôme, qui n'a pu se rendre le 5 septembre 1944 au pèlerinage de Villeroy pour le trentième anniversaire de la mort de son ami de jeunesse, entend bien voir honorée sa mémoire. C'est pourquoi, dans Le Figaro du 7 janvier 1945, il avance avec son frère une proposition : « Oui, mais Péguy d'abord», après Rolland. Dans L'Aube du 12 janvier. Gay et Schuman lancent, vite secondés par Vercors, Gabriel Marcel et les Tharaud, une troisième suggestion : « Romain Rolland, Péguy au Panthéon ? Oui, mais aussi Bergson. » Comme les familles respectives des disparus s'opposent à chacun des projets de transfert, les trois initiatives font long feu. Dans Le Figaro du 21 janvier, les deux frères en prennent acte :
Je ne vois pas plus M. Bergson enlevé au petit cimetière de Garches que notre cher Péguy arraché à la seule tombe qui lui convienne, et qui est celle de Villeroy, ou que Romain Rolland déterré de la tombe nivernaise de Clamecy où il a tenu à reposer. Moralité : il faut y réfléchir à deux fois avant de fusilier les gens, ou de les mener au Panthéon.