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Critiques de Michel Mollard (4)
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Zhu Xiao-Mei. Retour en Chine

La pianiste, concertiste, Zhu Xiao-Mei – née en 1949 à Shanghai, est de retour en Chine en 2014 pour une série de concerts.



C’est un voyage qu’elle appréhende car c’est la première fois depuis 1980 - année de son départ pour les Etats-Unis puis la France - qu’elle retourne dans son pays.

Elle y a vécu, ainsi que ceux de sa génération, la Révolution culturelle, internée dans les camps de rééducation – histoire qu’elle raconte dans son livre paru en 2007 « La Rivière et son secret ».



Ce séjour est plein de sens pour la pianiste, il revêt un caractère tout particulier.

Dans ce récit, Zhu Xiao-Mei croise beaucoup de personnes, famille, amis, anciens professeurs, avec les réminiscences du passé, bouleversantes ; et aussi elle va pouvoir être à la rencontre de l’actuelle jeunesse, avide de culture.



Ses concerts, son talent, prennent alors une signification des plus émouvantes.

Comme un hommage vibrant, avec la puissance de la musique, à tous ceux qui n’ont pas eu la même chance qu’elle, considère t’elle, de partir étudier à l’étranger, et pouvoir continuer une carrière de musicienne ; à ses anciens professeurs, à ses parents.

Des moments très forts décrits à chaque fois, au fil de la tournée et des rencontres.

Shanghai, Pékin, Chengdu, Canton …



Elle choisit pour ces concerts, Bach, comme une évidence, et ses « Variations Goldberg », un message universel et spirituel de paix, des instants de grâce, tout particulier à ce répertoire. La polyphonie chez Bach s’apparente à un respect mutuel entre les différentes voix, « une recherche d’équilibre et d’harmonie ; et toutes font œuvre commune pour atteindre à une forme de quintessence ».



Dans ce récit, il s’agit aussi de regards croisés sur l’histoire personnelle de l’artiste et celle de la Chine, sur la poésie chinoise et la musique occidentale ; sur la prédominance d’une harmonie ultime chez Bach, du langage universel de la musique, au-delà des différences de culture ou de religion.



Un témoignage émouvant, et également des réflexions qui en appellent à la prudence face au populisme, à la manipulation de l’opinion et de la jeunesse, au totalitarisme.



Une ode à la musique et à l’humanité.



« Elle a pu rendre hommage à tous ceux de sa génération, tous ces intellectuels, ces artistes, ces hommes et ces femmes qui n’ont pas survécu à la Révolution culturelle, toutes celles et tous ceux que celle-ci a brisés. »

*

J’avais découvert, à sa parution en 2007, avec son livre « La Rivière et son secret », Zhu Xiao-Mei, pianiste, interprète internationalement connue, notamment pour ses enregistrements de Bach.

Lire ce court ouvrage de Michel Mollard paru en 2016 apporte un complément à la biographie de Zhu Xiao-Mei, avec en début de lecture quelques repères chronologiques utiles.

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Je suis le chat qui va tout seul...

Je suis le chat qui va tout seul est le récit de discussions entre François Raveau, le plus jeune résistant déporté de France et son ami Michel Mollard.

Les questions/réponses se lisent avec beaucoup de facilité et nous dressent le portrait d'un homme à la vie trépidante et incroyable.

La première partie du récit est consacrée à la participation de François Raveau à la résistance puis à sa déportation.

La seconde porte, elle, sur l'après-guerre, les différents métiers qu'il a exercés, de médecin à psychanalyste en passant par anthropologue.

J'ai beaucoup aimé le franc-parler et l'humour dont fait preuve François Raveau tout au long de ces entretiens.

Une jolie découverte pour moi, je le conseille.
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Je suis le chat qui va tout seul...

Je suis le chat qui va tout seul est un recueil d'entretiens entre François Raveau, "plus jeune résistant déporté de France" et Michel Mollard. Les questions et les réponses s'enchaînent aisément et nous dévoilent le portrait d'un homme au parcours intense et atypique. Beaucoup de questions sont centrées sur sa participation à la résistance puis sur sa déportation mais portent aussi sur l'après-guerre, ses carrières de médecin, de psychanalyste et d'anthropologue. Le style est très fluide et émaillé de citations et de références, l'humour et le franc-parler sont omniprésents. Au delà du portrait d'un homme et d'une histoire, c'est aussi une réflexion sur la vie et les rapports entre humains que nous livre François Raveau et Michel Mollard. Une belle découverte et une belle leçon de vie !

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité.
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Je suis le chat qui va tout seul...

Voici un entretien de 300 pages entre François Raveau, considéré comme le plus jeune résistant déporté de France (à 16 ans!) et son ami Michel Mollard, d'une quarantaine d'années son cadet. Des questions courtes et pertinentes, qui s'enchaînent adroitement, et qui servent des réponses d'environ une page.



Né en 1928, François Raveau raconte son enfance loin du monde scolaire, auprès de parents plutôt originaux et prompts à s'engager dans diverses causes. La Résistance en sera une, et François Raveau, alors âgé d'à peine 15 ans, les suivra donc tout naturellement dans cette activité. C'est donc en tant que résistant qu'il sera déporté et passera par les camps de Neuengamme, Fallersleben et Wöbbelin entre avril 1944 et mai 1945. Une expérience dont il relate des épisodes aussi terribles qu'inimaginables, ajoutant sa voix à celle des nombreuses autres victimes du système concentrationnaire nazi.

Dans la seconde moitié du livre, il évoque ensuite les années d'après-guerre, les années soixante... au travers de son propre parcours de médecin, psychanalyste puis anthropologue. Sa trajectoire est atypique et assez étonnante, jalonnée de voyages et de rencontres avec des personnages célèbres (Malraux, Sartre...) dont Raveau dresse un portrait sans détours. De la même manière, il donne un avis sans concessions sur certains résistants et sur les communistes, avis certes personnel, mais légitimé par sa propre expérience de vie et de survie.

Les trois dernières décennies sont en revanche peu abordées, certainement parce que l'homme est à présent presque nonagénaire et qu'il a dû mettre progressivement un frein à la vie trépidante qui fut la sienne. On pouvait toutefois attendre davantage de la troisième partie intitulée "aujourd'hui", dans laquelle l'avis éclairé de Raveau sur les sujets actuels brûlants aurait été apprécié. Car, dans ces dernières pages, il ne livre pas son sentiment sur le monde et la France de 2017, alors que les motifs de réflexion sont nombreux et que le fameux "retour aux années 30" et aux années 1940 est devenu un leitmotiv dans de nombreux discours publiques.



L'ouvrage n'est certes pas une biographie exhaustive du personnage (qui visiblement en mériterait une... et qui serait fort épaisse!), mais de nombreuses zones d'ombres sur sa vie subsistent, sans doute souhaitées par lui-même. On comprend en effet qu'il a de nombreuses relations avec des personnalités influentes à travers de monde, qu'il appartient à de nombreux réseaux... dont on peine à connaître l'origine, et donc le lien éventuel avec son statut d'ancien résistant. Ayant oeuvré fort jeune dans la résistance, on ne peut lui attribuer un tissu de relations pré-existantes, et il ne reste au lecteur qu'à établir ses propres suppositions en s'appuyant sur le contexte de la guerre froide...



François Raveau adopte un ton assez détaché dans ses propos, ce qu'annonce Michel Mollard dès son introduction. L'homme est ainsi, oscillant souvent entre humour et cynisme, y compris lorsqu'il raconte des épisodes particulièrement violents ou inhumains de son passé de résistant et de prisonnier. Une attitude qu'il assume parfaitement (n'est-ce pas un moyen comme un autre d'assurer sa survie psychique au-delà de sa survie physique?), mais qui peut déstabiliser un lecteur susceptible de s'attendre à un témoignage poignant sur les camps. Mais au-delà de cette forme différente de ce que l'on peut lire habituellement, le fond n'en reste pas moins insupportable, et c'est peut-être dans cette particularité que réside la force du témoignage de François Raveau.



C'est donc un entretien réellement très intéressant que j'ai pu lire grâce à Babelio et aux Presses de la Cité. Michel Mollard a su adroitement le mettre en forme dans un style ni trop oral, ni trop littéraire, et je pense qu'il a su retranscrire correctement le contenu volontairement ambigü, flou, détaché ou cynique de certains propos de son interlocuteur. Je suis heureuse d'avoir pu découvrir cet homme à la vie singulière, témoin de l'Histoire, et, indéniablement, acteur de celle-ci.

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