Pour expliquer le fonctionnement du cerveau, il sera toujours question d’utiliser des termes anatomiques en latin ou en grec, qu’il ne faut pas considérer comme des ennemis de la compréhension, mais bien comme de nouveaux mots à introduire dans le vocabulaire courant de tout un chacun.
L’insula, l’amygdale, l’hypothalamus, l’hippocampe et autres structures sont des passages obligés des stimuli qui finiront, dans notre quotidien, par déclencher un sentiment d’amour ou bien de haine, souvent les deux côtés d’une même pièce.
Ce système situé au centre de notre cerveau – que l’on nomme le « système limbique » – est paradoxal et imparfait. Malgré cela, l’évolution ne l’a pas éliminé de notre organisme. Il est ancré au centre de nos comportements et de nos incessantes interactions avec notre environnement et les autres humains. Au cours des derniers millions d’années de notre évolution s’y est superposé le cortex, une structure plus analytique, qui se doit d’être notre bouée de sauvetage individuelle et collective. C’est également le siège du libre arbitre qui nous permet de décider ce que nous voulons faire des pulsions d’amour et de haine produites, pour nous, par le système limbique.
Nous examinerons quatre événements d’actualité.L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux nous rappelleavec force que la haine se manifeste comme jamais et, desurcroît dans l’anonymat, ce qui permet aux individus dedonner libre cours aux impulsions générées par des struc-tures très spécifiques du cerveau. On constate aussi une hainecollective et individuelle qui se décline dans le contrôle,la destruction et la modification du vivant, voire dans larécente pandémie de coronavirus. Des gestes d’amour et dehaine s’y sont manifestés à chaque instant.
Vocaliser nécessite une coordination de tous les instants entre l’ensemble des muscles responsables de la production du son, incluant ceux du diaphragme, les muscles abdominaux et thoraciques, jusqu’aux muscles articulaires de la langue, de la mâchoire et des lèvres. Ils font partie du système « somatosensoriel », celui qui reçoit les informations provenant des sens. Une fois le son généré, c’est l’oreille du chanteur qui prend la relève. L’artiste veut une rétroaction rapide pour savoir si la note est juste, le phonème juste, l’accent correct, etc. Notre corps possède ce qu’il faut pour y parvenir avec un système de rétroaction en temps réel pour ajuster la performance.
Lorsque nous écoutons une pièce de musique, les ondes sont transformées en une série fort complexe d'impulsions électriques vers le cerveau. Ce courant électrique se dirige vers plusieurs régions du cerveau pour enclencher une cascade de réactions impliquant la mémoire, les émotions et la cognition.