Voici un ouvrage bien écrit de la collection « Terres de France » .
En 1709, au cœur de la Balagne , en Corse , la vie insulaire à Tilia suit son cours, immuable ,rythmée par les superstitions, , le respect du droit des familles, les rudes travaux des champs: pleines et intenses journées de labeur au temps des moissons , de l’aube au crépuscule , sous l’haleine brûlante du soleil mais aussi et surtout, l’influence des « guérisseuses ou jeteuses de sorts, l’élection , par un rassemblement dans l’église du nouveau « podestat » , personne élue représentant l’autorité pour sa commune.
Existaient Le conseil des sages, Le procureur général , garant de la légalité des actes de la communauté , les gardiens des biens communaux, chargés de certaines responsabilités : écarter les bêtes sauvages , sangliers, mouflons, et chèvres saccageant les récoltes.
Cette hiérarchie de l’époque , au cœur du XVIII° siècle , dans ce monde rural, communautaire et secret, n’empêchait pas les conflits entre familles : Les Filippi , les Marcelli , puissants et redoutés, le poids des anciens ,les traditions immuables, les vendettas implacables, les morts violentes..
L’honneur justifie tous les sacrifices: il faut accomplir son devoir, guetter les dangers permanents : pirates barbaresques, superstitions , mauvais sorts, rivalités entre bergers et paysans, réparations violentes des offenses, imprécations, invocations à Dieu Tout Puissant, camps ennemis, désunions , vengeances, activités criminelles,,
Au cœur de ce roman difficile à lire car émaillé de mots en langue Corse, se joue le destin de deux cousines : l’insouciante Anghjulina et la rêveuse Fiordispina , elles grandissent harmonieusement en écoutant les légendes des anciens , des récits surprenants. ....
Elles seront confrontées à la violence sourde de cet univers, aux silences, à la colère du village, au deuil, aux reproches , à la rudesse de leur entourage.
Elles transgresseront les règles sociales , chacune à leur manière afin de connaître un bonheur tragique lié à un châtiment librement choisi .N’en disons pas plus.
Une histoire d’amour Corse sur fond de violence et de transgression!
Les senteurs du maquis, les embruns marins , les collines boisées, l’odeur de miel des amandiers en fleur, la chaleur des rayons du soleil Corse, le ciel couleur myosotis, imprègnent cet ouvrage écrit par Michèle Castelli née dans une famille originaire de Balagne .
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C'est avec une grande joie que j'ai reçu ce livre envoyé par Babelio et les éditions Presses de la Cité, dans le cadre de l'opération Masse Critique et je les remercie chaleursement..
Il faut dire que je suis fan de la Balagne et de Isola Rossa en particulier.
Ce livre retrace avec une grande sensibilité la vie, dans cette région nord de la Corse au début du vingtième siècle.
Marie est une des filles de Lola, femme de pêcheur.
Elle nous conte son enfance heureuse mais avec l'importante séparation entre le monde des pêcheurs et ouvriers et celui des bourgeois qui jamais ne se mêlent les uns aux autres.
On y retrouve l'importante influence de l'église avec la célébration des fêtes religieuses qui sont célébrées avec un faste particulier, la présence indispensable à la messe pour éviter les remarques désagréables et puis la guerre entre l'école privée et l'école publique et laïque lorsqu’elle devient obligatoire.
Jamais, je n'aurais pensé qu'une telle ségrégation entre riches et pauvres avait existé.
La vie extérieure fait une part belle au "paraître" car le respect des traditions en tous genres régit la vie sociétale.
Jeunes gens et jeunes filles ne peuvent se parler qu'en présence d'un tiers, même lorsqu'ils sont fiancés.
Cette coutume existait aussi sur le continent, dans les villages..
Il ne faut pas oublier l'entraide entre les gens du même cercle qui voisinent et veillent ensemble.
La vie publique se passe à l’église et sur la magnifique place Paoli qui reste le centre de la ville aujourd'hui.
Bien sûr, il ne faut pas oublier les discussions politiques qui vont bon train lorsque des élections se profilent à l'horizon. Les femmes, bien qu’elles n'aient pas le droit de vote n'hésitent pas à affirmer leurs opinions politiques et leur choix pour tel candidat.
Et pour couronner cette vie, la mer omniprésente avec ses somptueuses couleurs où les enfants vont se baigner en "chemise" malgré l'interdiction des parents et les promenades à la campagne pour rendre visite à la parentèle ou pour aller ramasser les olives qui permettront de faire de l'huile d'olives de Balagne, tellement courante dans la quotidienne. .
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui nous retrace, de belle manière une vie, maintenant disparue et qui pourtant a laissé bien des repères.
Le style est fluide et permet vraiment de recréer les images de ce temps-là
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Ce livre est la chronique d une exilée corse qui s installe à Marseille
Les débuts de l intégration sont bien difficiles c est ce qui donne l interet de l histoire pendant les deux premiers tiers
Apres le train train s installe et le roman devient moins intéressant
Si vous ne connaissez pas Marseille c est l occasion on visite la ville dans les années 1930
Que c est dur de quitter son village natal même si la couture nous réussit et que l on est une femme
N oublions pas la famille qui fait notre force
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Si vous voulez connaître la vie à l Ile Rousse en Corse jetez vous dans la lecture ce livre.
En effet ce roman est l histoire d une gamine jusqu'à son mariage.
L histoire se termine à la fin de la guerre de 1914.
Un petit reproche plein de mots corses bien que traduits en bas de pages qui cassent un peu le rythme de la lecture.
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Je me suis arrêté à la page 34. Pourquoi ? Ce livre, sans doute fruit d'un grand travail, n'évoque pour moi que des clichés sur la Corse. Vendetta, règlements de compte autour des femmes qui sont à peine plus que des objets et la cerise sur le gâteau : la description des plats tous plus viandard les uns que les autres. Ce qui me dérange le plus c'est le regard porté sur cette société. La banalisation de la violence, trouver ça "normal", désolé, ça ne passe pas chez moi. La brutalité, la souffrance, la violence quelle qu'elle soit, ça ne fait pas des valeurs, ça ne fait pas une société. Cette façon d'écrire a bien vieilli, et tant mieux ! Zou ! Aux oubliettes ! Et pour ceux qui penseraient que je n'aime pas la Corse, je leur répondrais, au contraire, que les Corses méritent mieux que ce genre de récit.
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Etude de mœurs d'un village corse à travers le portrait d'une jeune fille de L'Ile-Rousse en Corse, de la fin du XIXème au début du XXème.
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