Sous l'influence des évolutions politiques et sociales [au début du XVIIIè siècle], […] la psychologie des valets se transforme ; ils deviennent de plus en plus arrogants, conscients de leur valeur, voire de leur supériorité. Les rapports maîtres-valets se modifient étrangement. Brighella, Arlequin se reconnaissaient pauvres et dépendants de leurs maîtres riches, pingres et autoritaires qu'ils se plaisaient à duper, mais ils avaient admis cet état de choses. La nouvelle génération des valets de théâtre va remettre en cause l'ordre établi en affirmant bien haut que l'opposition fort-faible n'est pas inéluctable. L'optimisme moral, l'espoir que tout peut encore changer va se réfugier dans le dynamisme plein de finesse de Figaro ou de Crispin, dans la possibilité d'un changement social.