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Critiques de Micheline Bood (1)
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Les Années doubles : journal d'une lycéenne sou..



Selon le scénariste Jacques Labib, qui a écrit une introduction à ce Journal, l'auteure de ces pages ne voulait pas que ses notes de guerre soient publiées. Ce qui en dit long sur l'authenticité de la présente oeuvre. Le scénariste de "La Crime" et de "La guerre des polices" s'est, en 1974 juste avant la publication du livre, limité à corriger les fautes grammaticales et les erreurs de syntaxe.



Il est vrai que Micheline Bood (1926-1980) n'avait que 14 ans lorsqu'elle a commencé, le lundi 1er avril 1940, son journal. Sa dernière note journalière, 328 pages plus loin, porte la date de samedi 21 octobre 1944.



C'est après avoir vu le célèbre documentaire de Marcel Ophüls "Le Chagrin et la Pitié" de 1971 qu'elle a donné le feu vert pour la publication de son journal, n'étant pas d'accord avec le régisseur du film qui semblait donner l'impression que la jeunesse des lycées était indifférente aux faits de l'Occupation.



Micheline Bood est malheureusement décédée 6 ans après la publication de son journal intime, à l'âge de seulement 54 ans.



Michou, comme l'appellent ses amies, vit avec sa mère et sa jeune soeur Nicole. Son père est officier de réserve et au début du récit au front en Alsace. Avec sa mère " qui a plus de défauts que n'importe qui" les relations sont difficiles. En revanche, elle adore son demi-frère Hubert de père anglais et qu'elle ne voit pas souvent puisqu'il est pilote dans la "Royal Air Force" britannique en mission en Norvège.



Début juin 1940, mère et filles devant l'invasion allemande se réfugient chez une tante à l'Île-Bouchard en Touraine, puis au Mans et à Angers, avant de rentrer sur Paris, fin juillet 1940.



Michou passe son temps à tenir son journal et à écrire des romans, d'abord "Voler" (dans lequel elle meurt avec son amoureux) ensuite "Le grenier de Marigny". Son activité intense d'écriture ne l'empêche cependant nullement de suivre les événements politiques et guerriers. Elle trouve lamentable que "la France en un mois a été foutue" et elle en veut à Pétain qu'elle traite "d'idiot, gateux et vieille chiffe". Par contre, elle est une des premières à admirer le général de Gaulle. Mais c'est vrai que les "Boches sont arrivés en quantité industrielle".



Son jeune coeur s'enflamme rapidement, pour Fred Elles de sa classe au lycée Racine, pour Bill, un soldat écossais de passage, etc ... à ce point que le 13 juillet 1940 elle griffe dans son journal : "C'est moi qui détiens le record du monde de rapidité des fiançailles".



Mais Michou connaît évidemment, dans cette période sombre pour son pays, des heures nettement moins romantiques et au moment du bombardement atroce de Verneuil le 12 juin 1940, elle confie à son journal, les bombes "ça ne m'a pas fait peur... j'ai toujours pensé que la mort était une délivrance".



Avec ces quelques points de repère, j'espère avoir réussi à vous convaincre que le Journal de Micheline Bood constitue un récit d'apprentissage, dans une période dramatique, original et intéressant. En plus, cette Michou est, dans ses contradictions juvéniles et tributaire d'événements qui lui dépassent fréquemment, un personnage attirant. Tout comme son style d'ailleurs qui est plein de trouvailles surprenantes.

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