Assez rapidement son goût pour l'alcool était devenu une nécessité thérapeutique. À dépense égale, il préférait maintenant boire plutôt que manger ; or la vodka avait ce pouvoir de tout anesthésier quand le vin ne faisait qu'enrober la souffrance d'une gaze trop légère, à peine un voile. [...] S'il ne se souvenait plus de rien une fois dessaoulé, tout lui revenait pourtant à l'esprit lorsqu'il était éméché. Il était un autre par intermittence et l'ivresse avait le don d'assembler ces fragments discontinus pour en faire une succession enfin cohérente.
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