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4.33/5 (sur 6 notes)

Biographie :

Avec ce premier roman, Mil Youri nous livre un récit d’existences vraies, authentiques… Un récit entremêlé d’approches sociologiques qui nous offre un regard engagé sur les fragilités qu’engendre un monde sans cesse en accélération. L’auteur interroge et fait état des doutes et des dysfonctionnements imposés par notre course à la performance et aux objectifs, nous ramenant aux vertus fondatrices de notre Humanité que sont l’empathie, l’altruisme, la bienveillance et l’amour.



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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une fois la réclamation ou la doléance passé le bureau du Directeur de Secteur, posée sur le bureau du Directeur de Service. les nuances et les contrastes du dessin ne correspondaient plus en rien au dessin d'origine. Les rouges vifs se fondaient dans des roses ternes. 

Chacun s'étant efforcé de ne jamais franchir sa ligne rouge, les filtres avaient agi sur la blessure décrite par le message d'origine. Le sang s'était appauvri. Son cœur avait cessé de battre. Les pulsations de colère étaient devenues des tâches informes, impersonnelles, sur un compte rendu médical technique, entre le gris blanc de l'aube et le gris sombre du crépuscule. Ces tâches ternes omettaient de parler des fièvres des journées étouffantes ou grelottantes sous la chaleur des échanges houleux des clients ou dans la froideur des remarques assassines. 

Le rapport qui serait remonté enfin dans la tour d'observation supérieure pourrait être décrypté sereinement dans l'indifférence de la déshumanisation qui avait transformé en bêtes celles et ceux qui jadis étaient encore des êtres humains. 

Car chose étrange, ce transhumanisme sauvage permettant à un être humain de vivre sans cœur, ne s'embêtait pas non plus de la notion de genre : hommes ou femmes, toutes et tous, sombrant dans cette mutation intérieure les amenant à révéler le pire pour aliéner le meilleur de leur humanité, finissaient par toucher le fond noir et putride du gouffre d'une implacable alexithymie.
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- Je sais, rassura Pierre. Le probleme, avrc ce "on na pas a se plaindre" , cest quau bout du compte, on cherche chez l'autre ce qui peut rendre plus supportable la souffranxe et la difficulté de nos emplois respectifs : le banquier n'a pas à se plaindre rapport au garagiste ; le garagiste, par rapport au déménageur; le déménageur, par rapport au mineur... Et de fil en aiguille, on reporte toujours sur un autre métier ce qui est bancal dans le nôtre. J'ai trop de primes ou trop de congés ? C'est que la production et les résultats de mon entreprise peuvent me servir ces primes et ces congés. C'est qu'en regard de cette productivité - qui est énorme ! Notre Groupe brasse quand même des milliards d'euros de résultat net ! - on fournit le travail qui permet à notre entreprise d'atteindre ces résultats !C'est donc légitime qu'en regard de notre investissement et des résultats atteints, on en arrive à se plaindre. Ce qui détonne, ce ne sont pas les avantages à comparer entre métier intellectuel ou métier physique, mais comment nos entreprises respectives rémunèrent et félicitent nos efforts, soit physique, soit intellectuel ! Comment nos dirigeants reconnaissent notre travail !
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Faire grandir l'intelligence et l'esprit de contradiction, accroitre l'humanité et l'empathie, accepter le compromis entre des résultats moins élevés et de meilleures conditions de vie au travail, toutes ces notions s'écroulaient au profit d'une redite laconique : « nous sommes une entreprise commerciale. »
Et sous le joug de ce leitmotiv, pliait toute humanité.
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Nous sommes comme un géant de sel, Lauranne : sous le soleil, quand tout va bien, on parait immense on brille de mille feux ; mais quand on passe ses nuits à pleurer les larmes nous vident et nous dénaturent. Il reste tellement peu de choses de nous, qu'on en devient invisible. J'étais comme une ombre sans force qui se remplissait de colère pour pouvoir continuer à avancer. Et quand tu n'es que colère avec tes proches au point de menacer la vie de ton couple, que tu n'arrives plus à avoir une vision claire la seconde d'après, que ta poitrine s'emplit de stress au point de t'étouffer, tous ces conseils "d'amour universel et de pensée positive " ne peuvent plus cultiver le déni que défendent ces écrivains.
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Le Groupe avait la réponse. En tant qu'entité autonome. il disposait de sa propre intelligence, de sa propre conscience. Le Groupe respirait, pensait, vivait sans forme ni aspect, sans couleur ni ton, mais il vivait, et depuis bien plus longtemps qu'eux. Le Groupe détenait le savoir et le savoir-faire, l'expérience. Le Groupe s'adaptait en épousant les lois, en les caressant, en les tenant par l'épaule ; il leur souriait, dandinait de la tête, affable, doux ; il courtisait les grands de ce monde ; il leur faisait même parfois courber l'échine.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

Emile Zola
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