Je ne suis jamais allée…
Je ne suis jamais allée, j’irai
T’écrire l’après-midi à Tanger
Simple ou presque simple dans une pièce qui garde l’ombre
J’irai t’écrire là, à frissonner un peu, d’inexacte sueur
D’avoir frais dans la ville brûlante
Je t’écrirai, l’après-midi long comme un drap qu’on met à pendre,
plus grand que le lit, un drap pour presque une pièce, et qu’on
replie lourd sur le piano, pour garder son bois d’épicéa de l’épais
août
J’irai, abandonner à Tanger ce qu’à Tanger l’après-midi j’aurai écrit.