Dušan Drašković ressemblait à un peuple disparu, sans voix, sans langue et sans mémoire. Tout ce qu’on pouvait dire à son sujet semblait être le produit d’imaginations débordantes, de consciences troublées, de nerfs à vif, de rêves plombés. Comme si sa personne réelle n’avait jamais existé. C’est le sort des individus et des peuples massacrés sans appel, de tous ceux qui n’ont pas leur Miloš Kaludjerović pour les répertorier, classer et archiver.