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Citation de Henri-l-oiseleur


[Vienne, 1918]
Quelques jours plus tard, l'Autriche s'effondre, comme un décor de théâtre. Elle permet aux prétendus "Etats héritiers" d'organiser le recrutement et de recevoir le serment des officiers, au Ministère de la Guerre. A la suite de quoi, nous allons nous présenter devant la nouvelle république hongroise pour prêter serment. A chaque étage, à l'intérieur même du Ministère, se trouvent les bureaux de la Tchéquie, de la Pologne, de la Roumanie, et enfin la délégation du Conseil Populaire de Zagreb qui nous invite à prêter serment au nouveau souverain des Serbes, des Croates et des Slovènes, Pierre I°.
Nous nous rendons donc à cette délégation, et là-bas, on nous fixe le jour de la prestation du serment. C'est ainsi que, aussi absurde que cela puisse paraître, non seulement la guerre, pour moi, se termine à Vienne, mais je prête serment au souverain serbe dans le bâtiment même du Ministère de la Guerre, à Vienne.
Je me tiens droit comme un i.
Et aujourd'hui encore, quand je me souviens de tout cela, dans mes oreilles bourdonne ce chant que chantaient nos pauvres, lorsque l'Autriche a attaqué la Serbie : "Autriche, soit, soit, / pire sera ton destin à toi."
Le plus insensé en ces circonstances fut que, après une folle nuit au cours de laquelle nous avions fêté la victoire et la chute de l'Autriche, ledit major Kosta et moi-même, nous nous posions la question : où aller ?
Parant à toute éventualité, il se procura un habit d'ouvrier, et me dit qu'il rentrerait à Pantchevo, qu'il avait là-bas, chez son père, de l'argent enterré dans le jardin.

p. 103
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