Mina Loy

Ce Manifeste féministe écrit en 1914 ne sera publié pour la première fois qu’en 1982. A l’époque où les suffragettes militent pour le droit de vote, Mina Loy proclame haut et fort :



« […] reniez d’emblée – ce pathétique boniment-cri de guerre la Femme est l’égale de l’homme – car elle ne l’est pas ! »



J’adore. Les femmes en prennent plein la figure. Les hommes ne sont pas concernés. Leur sort n’est pas enviable. Mina Loy invitent ses lectrices à une prise de conscience, à une "Démolition Absolue" de leurs illusions. A assumer à la fois leur rôle de mère et de maîtresse – en 1914 ! – combinaison sine qua non pour l’harmonie de la race humaine.



Le texte est court, à peine huit pages, avant-gardiste en 1914 il l’est toujours en 2017 Mina Loy provoque, imagine, recrée un modèle de société dans cet écrit et dans les suivants. Complètement fantasque, assurément réaliste. Certainement pas simpliste. A découvrir impérativement !
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Ce recueil rassemble plusieurs textes distincts.



Le premier est un manifeste féministe dans lequel l’autrice prône la libération sexuelle et l’épanouissement personnel.

Cet écrit reste d’une criante actualité car il oppose deux visions du féminisme; d’une part un féminisme qui prône une égalité stricte avec les hommes, d’autre part - et c’est le point de vue défendu par Loy - un féminisme qui exigerait une égalité de droits dans le respect des spécificités de chaque sexe.



Nous avons ensuite une série d’aphorismes sur le futurisme. Pas évident de retracer la trame de cet écrit car certains aphorismes semblent s’enchaîner alors que d’autres sont sans rapport avec les précédents. On y ressent en tout cas la patte des artistes futuristes (« LA ligne droite et le cercle sont l'origine du dessin,

constituent la base de l'art; il n'y a pas de limite à leur variabilité cohérente. ») mais également un souci d’épanouissement de l’humain qui rejaillirait sur l’ensemble de la société.



S’ensuivent trois textes sur la psycho-démocratie. Il s’agirait d’un mouvement politique pacifiste à tendance hédoniste et anarchiste, comptant sur les créatifs pour changer le monde.



Encore enfin quelques textes sur le modernisme, l’importance du visage et l’essence de l’Artiste.



Bref, ça part un peu dans tous les sens et on s’interroge sur le sérieux de Loy. Croit-elle ce qu’elle rédige ou est-ce de l’ironie ?



La brève postface de Liliane Giraudon nous éclaire un peu et nous invite à lire et relire ces énigmatiques sentences écrites au début du XXe siècle par une femme libre et inspirée.