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Citation de missmolko1


Ce jour-là s’étaient produits deux événements. l’un, même si ce n’était que pour un temps, avait ébranlé la société, l’autre s’était déroulé en silence dans la maison. Et chez les Fujishiro, yoshitsugu était le seul à avoir assisté aux deux faits en temps réel. Évidemment, bien d’autres incidents étaient sans doute arrivés dans le monde. Des fusillades et des accidents d’avion, des avalanches et des tornades, des carambolages et des incendies. Mais ce jour-là, Yoshitsugu avait été le témoin de ces deux événements.
C’était le jour de fermeture hebdomadaire de leur restaurant chinois jade.
Et comme tous les jours de fermeture, Shinnosuke, son père, était sorti depuis le matin. Sans doute était-il au pachinko près de la sortie est de la gare ou chez son ami du quartier d’Akebono. Fumie, sa mère, était partie faire des courses pour le déjeuner vers dix heures et, à midi passé, n’était pas encore rentrée. là aussi, comme d’habitude, elle avait sans doute rencontré quelqu’un en route et se trouvait dans un café ou chez cette
personne, en pleine conversation. Quant à Taijiro, frère cadet de son père, qui habitait avec eux depuis que Yoshitsugu était enfant, comme toujours, jour de fermeture ou pas, il avait pris le journal qu’il lisait au café le Cheval blanc. Sa grand-mère, Yae, s’était apparemment absentée, il ne l’avait pas vue.
Si Yoshitsugu se trouvait à la maison, c’est qu’il était resté captivé par la télévision. Comme son oncle Taijiro, jour de fermeture ou pas, il ne se levait pas avant neuf heures, allumait le poste de quatorze pouces dans sa chambre et, après avoir replié ses futons, s’asseyait dessus et fumait une cigarette en regardant distraitement la télévision ; il avait pris cette habitude depuis qu’il avait arrêté de travailler trois ans plus tôt. Ce jour-là, il écoutait le son de la télévision tout en pliant ses futons mais, intrigué par la voix surexcitée du reporter, il avait porté le regard sur l’écran et n’avait pu en détacher les yeux. Un individu avait détourné l’autocar faisant le trajet de Shinjuku à Iida. Le détournement avait vraisemblablement eu lieu plusieurs heures auparavant et les hélicoptères des médias et les camionnettes des chaînes de télévision étaient sur place. Quelques minutes après avoir passé l’aire d’autoroute de Futaba, l’un des passagers s’était soudain levé, un couteau à la main, et avait sommé le chauffeur de rouler sans s’arrêter. le reporter répétait la même chose en criant, le chauffeur avait prévenu par radio le centre de contrôle, c’est ainsi que l’on avait appris l’affaire, mais les exigences du pirate n’étaient pas encore claires. Peut-être parce que les congés d’Obon étaient terminés ou que les autres véhicules s’étaient réfugiés ailleurs, le car roulait seul sur l’autoroute, les quelques voitures se tenant à distance étant sans doute des véhicules de police. Tout en se disant qu’un imbécile faisait encore des siennes quelque part, Yoshitsugu fixait la télévision. Et plutôt qu’intéressé par ce détournement de car, il se sentait légèrement excité par le fait qu’un événement se déroulât “actuellement” sous ses yeux.
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