Quelle est donc cette patrie ? Tu la connais : c’est évidemment la patrie des livres : les livres qu’on ne lira jamais mais dont on ne sait même plus si on les a ouverts un jour, les livres qu’on prétend avoir lus, les livres qu’on ne lira jamais mais dont on ne se séparerait non plus pour rien au monde, les livres qui attendent leur heure dans une nuit patiente, avec le crépuscule éblouissant des lectures de l’aube.
(page 319)