Monique Imbert

Faisons le compte des rapprochements possibles entre Boudicca et Boadicaë :
- Oui, elles sont rousses toutes les deux. Dion Cassius parle pour Boudicca, d'une grande masse de cheveux roux qui descendent jusqu'aux genoux; et l'héroïne de Mitton et Rocca arbore une chevelure flamboyante elle aussi.
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- Oui, elles appartiennent l'une et l'autre à la famille royale icénienne, l'une par son père : Boadicaë, l'autre Boudicca, par son mariage avec Prasutagus. Mais elles suivent une évolution inverse; arrachée de son pays, la première lutte pour retrouver ses racines et ses biens et la seconde, après son veuvage, perd sa dignité et ses biens.
- Oui, elles subissent sévices et humiliations. Le thème du viol revient dans les deux récits. Si le personnage historique demande vengeance pour ses filles, l'héroïne de la B.D. a subi toute gamine le traumatisant honneur d'être déflorée par Pompée au cours d'une fête entre triumvirs !
- Oui, l'une et l'autre ont pour enfants des filles. On ne sait rien des filles de Boudicca; celle de Boadicaë porte le même nom que sa mère. On peut très bien imaginer une généalogie virtuelle dans laquelle, par la transmission régulière du nom de mère en fille, Boudicca pourrait être la descendante à la cinquième génération de Boadicaë !
- Oui, l'une et l'autre, par delà des circonstances très diff

Les historiens anglais Dudley et Webster précisent la chronologie. Boudicca et Prasutagus se seraient mariés vers 43 de notre ère et la reine se retrouve veuve avec deux toutes jeunes filles, en 59. Ils supposent qu'il y a eu résistance des trois femmes contre les menées des sbires du procurateur Catus Decianus, que les exactions commises ont revêtu une violence inhabituelle pour avoir déclenché la révolte massive qui suivit.
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Boudicca et ses filles sont donc respectivement battue et violées : Iam primum uxor eius Boudicca uerberibus adfecta et filiae stupre uiolatae sunt.