Le destin, ou le gouverneur de Nagasaki Imamura Denshiro, ou le destin déguisé en gouverneur, lui avait enjoint d'épouser un vieillard de cinquante ans, un namban (Occidental) et, qui pis est, un korobi-bateren, un père défroqué. Pouvait-elle s'en plaindre ?
Elle avait trente ans. Qui voudrait épouser une vieille veuve de trente ans ? Le marché des femmes était saturé au Japon. Pour trois taëls, on pouvait louer trois ans une fille de paysans à peine nubile vendue par des parents écrasés de taxes. Les bordels en regorgeaient.