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Citation de Charybde2


Tout est bien qui finit mal. Quand j’ai lu sur ma feuille de route qu’on m’avait affecté à Timor, j’ai exulté le temps de deux jours de fiesta, buvant bière sur bière au Portugália et au Trindade et me livrant à des explosions d’exubérance juvéniles que mes amis de cœur, qui étaient envoyés, eux, sur l’un de nos trois fronts de guerre, ne manquèrent pas d’envier.
Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était Timor. Une vague île au bout du monde, verdoyante et chaude, tout ce qu’il y a de plus exotique, et en paix, surtout en paix. On me félicita énormément les jours qui suivirent. On me demandait quels pistons j’avais combinés, quelles huiles j’avais soudoyées… Rien de tout cela, je devais ma chance à la punition d’une faute militaire comparable à un abandon de poste, un jour où j’étais officier de jour dans ma caserne. Par une de ces ironies du sort dont les règlements militaires sont coutumiers, j’avais Timor en prime des cinq jours dont j’avais écopé.
Mais la Providence se chargea de corriger l’incohérence de la hiérarchie militaire. Au bout de deux semaines, à peine remis des trente variétés de nausées de mon interminable voyage en bateau, sur des bâtiments divers, et alors que je n’avais pas encore chauffé ma place d’officier d’intendance, seigneur et maître du matériel et de l’équipement, ce stupide accident avec une grenade d’exercice est arrivé, l’enfer sur terre, servi à domicile.
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