Au pays des aveugles
Le silence se drape d’un tissu de verre
Au pays des aveugles
Le cri est souffle de nuit
Arraché à l’ombre
Il sillonne la scène
L’emprisonne
La berce
En gourmet
À genoux il est titan
À genoux il sonne l’audace
D’une main il effleure les cimes
Renverse la mer
Dans la boîte noire une histoire se déplie
Une île colore ses falaises à l’abri de la mémoire
Et attend l’enfant près du laurier rose
Là-bas une ville défiante se campe sur ses pieds
Froide citadelle distillant des songes aux avaleurs d'espace
De velours un rideau se couche
(pp. 74-76)