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Citations de Muriel Augry-Merlino (47)


Muriel Augry-Merlino
Murmure
Par les sauts du galet éclaboussé
Statufié
En attente de l’ultime conciliabule en bleu mineur
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Des cristaux de braise s’entrechoquent,
mots en déroute, mots errants, mots nomades
frissonnent dans la nuit safran pour dire l’indicible.
Oubliée dans le calice, l’amertume du crépuscule
frôle l’eau de ma mémoire.
Les heures se plient sur la frontière de soie,
ecchymoses en filigrane
lorsque la mer se ternit.
Au son des silences chapardeurs,
une lettre chavire,
suspendue entre deux hordes de nuages.
Sur ta façade se brisèrent mes folies.

(pp. 6-8)
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Au pays des aveugles
Le silence se drape d’un tissu de verre
Au pays des aveugles
Le cri est souffle de nuit

Arraché à l’ombre
Il sillonne la scène
L’emprisonne
La berce
En gourmet

À genoux il est titan
À genoux il sonne l’audace

D’une main il effleure les cimes
Renverse la mer

Dans la boîte noire une histoire se déplie
Une île colore ses falaises à l’abri de la mémoire
Et attend l’enfant près du laurier rose

Là-bas une ville défiante se campe sur ses pieds
Froide citadelle distillant des songes aux avaleurs d'espace
De velours un rideau se couche

(pp. 74-76)
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Muriel Augry-Merlino
Tu as des jours changé les certitudes
bouleversé la marche des heures
Tu as étiré l’espace
et creusé des conques d’espoir
Tu as effacé de la ville les souffles d’ombre
redonné vie aux soupers de l’inattendu
à l’étroite table
aux glaces teintées
aux pas chuintants des garçons de salle
sur le parquet d’hier griffé de signatures

Tu as parcouru les chemins de vies
d’autres
dans l’histoire arrimés
glanant le pâle mystère du quotidien
ou la funeste gloire de la reconnaissance

Arbitre des mots
tu as cherché querelle à l’affirmation despote
Guetteur de sons
Tu as tracé la carte
sans frontière
du pays
fumant d’arômes épicés
de parfums entêtants
où ensemble nous poser
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Sur un papier bavard des signes de mémoire
Sur un papier buvard le visage des jours feu
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La passion inconditionnelle pour l’art anime la poitrine et la main de cet artiste éclectique. Cette diversité technique et de supports lui confère un statut de choix dans le cercle restreint de la jeune génération d’artistes. Elkahfaï traque l’émotion là où elle affleure, là où elle croît. Qu’il s’agisse de corps autonomes ou d’objets, il y a toujours une poussée intérieure qui fait surface, contaminée par le geste qui en apaise la frénésie et le vertige.

Cette œuvre semble ramener à la surface tous les instants du vivre liés à l’être-au-monde. Quand il forge son support, une sensation surgit et continue d’assurer l’essentiel : le temps invulnérable de la vie.

Ce choix est, philosophiquement, fécond. Il est une douce protestation contre la finitude. Cet art relevé par la dimension ontologique est chant de permanence. C’est pourquoi ces œuvres portent la trace d’un monde qui a présidé à leur avènement et qu’elles convertissent à leur tour, le contaminant de la beauté assise sur le genou du quotidien. Muriel Augry-Merlino ne réinterroge-t-elle pas l’énigme familière des choses et du cœur ? Ces liens subtils entre le réel et le langage pictural qui veut le plier nous émeuvent de façon inattendue. Ces gravures ne cessent d’être à l’affût de la beauté dans ce monde fragile, de l’expression qui s’en dégage – avec cette précaution majeure : ne rien perdre de l’essentiel quand le matériau se propose de les fixer.

(extrait de la postface de Rachid Khaless)
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Brûlante était la turquoise dans le ventre de l’été
Sur le sein hâlé des passantes le ciel
Sans compter dévide ses couplets
Le sentier se fracture sous le pied du guetteur
D’échos en échos les tours frissonnent
Hier ils étaient

Les volets soupiraient suffoqués par l’éclat de la chaux
Soupirs oblongs
Le sable hésite entre terre et mer
Et roule sous le pouce en rides de jouvence

Tempête de miel
Les abeilles se sont tues
L’air succombe sous son fardeau de plomb
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Muriel Augry-Merlino
Au carré de verdure

Des notes d’orient
Dans la tiédeur de l’automne
Au carré de verdure

Des notes frontières qui clament le désespoir
Et frappent l’espoir d’un sceau rêche

Des notes dans la lumière du soir
Sans artifice
Avec pour seul faisceau les néons multicolores


Des mots qui déclinent les identités
Les mettent dans les poches
Et tirent la fermeture éclair du secret

Des mots nus chargés de minutes rebelles
De fracas d’explosion
Halètements sur le bitume ouvert
A pleine gorge

Ta main vertige
E tes lèvres sel
Dans l’obscurité d’une nuit qui refuse de s’éteindre
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Femme sans repos
Femme temple
Gardienne de l’air

Femme ventre
Ancre de la vie qui apaise ta soif
Qui souffre et sourit
Sans qui tu n’existes

(p. 54)
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Tu te ris de la terre et de l’ennui
Nomade des eaux
Sans fin tu questionnes et Neptune et le Sphinx
Masque aquatique
Une barque passe sur ton visage
Et frôle ta joue fardée d’algues
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Nuits incandescentes pour les aubes colorées
Le visage de l'autre comme identité
La déraison est à l'honneur
La licence de règle
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Quelqu’un avait dit que la poésie rendait la terre plus habitable. Malgré l’ascèse que s’impose Muriel Augry Merlino et qu’elle impose à son lecteur, ses vers s’apparenteraient à des reposoirs dans le lent, difficile et douloureux cheminement vers l’ailleurs baudelairien. Des clairières habitables dans un univers devenu irrespirable. Parce que pour Muriel Augry Merlino, malgré les « terres fertiles de l’ennui », les « paniers de cendre », les « virgules de l’errance », les « aigreurs de forêt », les « ruptures sans préavis », les « effondrements » malgré la « fatalité transie au carrefour du voyage », « les appétits funèbres », « la rue (qui) perd l’équilibre », « les cœurs raidis », « les matins où le ciel se voûte », « où les rues se tordent », ou « le plomb rougeoie dans les frissons d’indécence , malgré la rage du poète qui poursuit « le tournesol voleur d’espoir », « les girouettes qui perdent le nord » il y a le mystère envoûtant de ces mots hardis, audacieux qui guettent l’inattendu, traquent l’éphémère, captivent les saveurs imprévues et enivrantes, et qu’elle murmure en allusions sensuelles et troublantes à l’âme apaisée.

(extrait de la préface de Abdeljlil LAHJOMRI)
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Les zincs s'illuminent
Les cartes volent
Les dés roulent
Les verres s'entrechoquent
Laissé sur le comptoir
Le hasard s'endort
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Le titre du livre pose d’emblée les contours d’un espace pour ces poèmes de Muriel Augry rythmés par la tension et le désir. Même si les protagonistes ne sont jamais nommés, leurs silhouettes furtives sont omniprésentes, saisies dans un vertige sans cesse attisé par des fragments de mémoire et des sensations. Ces présences se déploient dans l’ombre d’un demi-silence, à l’intérieur d’un avant lieu d’où les mots évincés se déplacent naturellement vers le poème. Le souffle intense de la passion et des sens le traverse et l’irradie, là où il naît, aux lisières de la rencontre désirée, puis ardemment remémorée. Tout commence dans un bruissement que fredonnent puis entonnent les mots. Les silhouettes s’attirent l’une l’autre dans une danse des astres où se défait, puis se recompose le monde. Soif des sens et brûlure traversent de part en part la tarentelle fatale, qui prendra fin dans le paroxysme de la fusion. On a coutume de dire que le monde s’esquive pour ceux qui sont pris de passion. En son temps, le poète John Donne a joué de la figure du microcosme et peint un univers qui se contractait jusqu’à devenir celui de ses protagonistes, dans une pièce devenue leur unique horizon. Ici l’univers entier connaît une expansion qui emporte dans l’ampleur de son tourbillon reliefs, mers, ciels et forêts. Chacun d’eux se fait trait pour une calligraphie de l’intime inscrite au cœur de l’immensité. Les œuvres d’Abdallah Akar accompagnent superbement ce recueil dans un éclatement des formes jubilatoire. Il marie avec à propos courbes, couleurs et graphie en résonance avec les poèmes.

(Postface de Cécile Oumhani)
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Si le ciel balayait la terre
Si les dunes creusaient des sillons dans les rizières
J’irai chercher l’eau du volcan
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Instantanés serait ainsi une allégorie de la parole poétique et de son cheminement : un ruban de brouillard, un moment intermédiaire, attentif à restituer autant les sensations du présent que les sentiments du passé. Un rituel amoureux. Une jouissance, celle en œuvre dans tout échange quand il est don de soi. Un moment d'absolue volupté souligné par le rouge des mots du désir lorsque les corps prennent flamme et que la sueur se fait feu. La poétesse et le peintre ont le même souci de ne rien laisser échapper de la vie. Le prodige de cette correspondance est de nous inviter à regarder un dialogue dans le mouvement même de sa métamorphose, comme si on assistait dans la même seconde aux préliminaires d'un enfantement et aux émois de la naissance.

(extrait de la préface de Jacques Alessandra)
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À l’angle de ses rêves
Les mots glissent dans la fumée
Et se fragmentent en mosaïques aveuglantes

Les songes se faufilent
Un halo enveloppe l'instant et le sculpte

Interlude pointé
Au crépuscule des sons
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Muriel Augry rêve à l’ombre des mots en fleurs de rosée, où se tapit le murmure des cris mués en couleurs, en désirs, en brûlures froides… Dans les sonorités calfeutrées, la tension monte jusqu’au point de rupture, car, amoureuse des mots, Muriel est aussi économe de mots. Ses poèmes sont brefs, intenses, énigmatiques ; elle nous incite, nous nargue, nous permet de soulever, un instant, la voile qui drape sa vie, pour s’enfuir tout de suite sur la pointe du vers. Sa poésie déborde de cette énergie dynamique des contradictoires dont elle s’empreigne à satiété. En est-elle seulement consciente ? Citadine lucide, cérébrale, mallarméenne parfois, Muriel est tout autant sensation pure, synesthésie de mers lointaines et de terres solaires aux teintes crues. Son monde sent bon l’olivier, le cyprès, l’eucalyptus, le jasmin, le chèvrefeuille, il est bordé de sels marins, de brume, de brise et de baisers de nacre…

(début de la préface de Simona Modreanu)
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Mots
En déroute

Sur l'écran des jours
Mots errants
Au-delà des isthmes

Mots nomades
Narguant les interdits
Délaissant leurs carapaces
Pour dire l'indicible
À l'abri du feu indigo
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Muriel Augry-Merlino
L’œil de la mer

L’œil de la mer a vu
Les ombres attachées aux vagues
Poisseuses
Cousues de vomissures

L’œil de la mer a vu
La grève fétide
S’étalant sans élan
Sous les pas des passants

La bouche de la mer a bu les larmes amères
Crié à poumons ouverts
Pour bleuir l’espoir
Et déguiser les courants

La bouche de la mer a souri
A l’annonce d’une aube clairon
Et d’un baiser de nacre
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