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Citation de Charybde2


J’ai reconnu les marsouins. C’est comme ça qu’on appelle les habitants de l’île dans le coin. C’est eux que j’ai quittés avec la plus grande des tristesses au cœur, les gens merveilleux de ce bout de pays peu connu pour ce qu’il est. Ces jeunes qui tournent sans crainte de se faire prendre par la police. Ces gens qui giguent, qui gueulent quand il le faut, qui se rassemblent. Ces gens qui mangent du pâté croche. Ceux qui font de longues marches à l’intérieur des terres parmi les coudriers, qui les gossent. J’ai quitté le morceau de terre flottant dans le fleuve, j’ai choisi les routes de tout acabit, pas que celles qui tournent, des routes droites qui serpentent avec des champs des deux bords, de maïs, de canola, de blé blond qui danse, de blé mûr à Félix. J’ai voulu vivre le pays. Et je suis partie le cœur gros comme son importance. J’ai pris le bord des chemins, en ne sachant pas où j’arriverais. Et jamais je n’aurais même pu deviner que je ferais ma vie à l’étranger, comme une véritable étrangère qui finit par n’avoir aucune place à soi nulle part.
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