Nabil Ayouch

Horreur ! Une novellisation !! Est-ce possible ? Et bien oui, assumons-la ! Car, si la forme est déjà de qualité, le fond, lui, est de taille à calmer toutes les récriminations …

En effet, la vie de ces quatre gamins des rues de Casablanca, qui, trop vite, ne furent plus que trois, nous est racontée avec empathie, chaleur, générosité, et même un certain humour, sur le fil entre burlesque et doux-amer. C’est une histoire de solitude et de soleil, de violence et de solidarité, de mort et d’amitié. On la lit comme un conte noir des temps modernes, écrit par un petit frère de Camus (le soleil, la mer, la mort …), mais aussi comme un reportage, une plongée dans ce que la vie a de plus sombre et de plus rude. Et l’on se prend d’affection pour ces gamins, héroïques à leur manière, on admire leur courage et leur dignité, on comprend leur lâcheté. Ici l’écrit n’est pas moins fort que le film, les images sont autres, mais elles sont là, et les personnages prennent vie à travers une écriture toute simple, « quotidienne », parfois traversée d’éclairs de poésie.