Sur la berge étroite, des milliers de gouttelettes se sont agglutinées sur les feuillages, et il faut prendre garde de ne pas ébranler cette beauté cristalline, de ne pas gâcher cette immobilité féérique. La pluie a cessé, et une douce lumière recouvre la nature.
L'automne resplendit comme l'habit fauve et rutilant d'un seigneur tout-puissant, il intimide les mouvements végétaux et invite à la contemplation de sa pure splendeur.
L'été se repose. La nature respire après l'ondée, comblée comme une mère, et les sept couleurs de l'arc-en-ciel se rangent en demi-cercle au-dessus de la terre.
Un soleil généreux roule maintenant son grand corps chaud sur les collines humides et s'insinue au plus intime des secrets végétaux, des moindres brins d'herbe, des plus gracieux plissements d'écorce et des innombrables reflets des chevelures sylvestres.
Un hêtre majestueux, survivant des temps obscurs et des forêts disparues, veille sur toute cette splendeur, puissant, serein et immortel.