AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Quand Alice est morte, j’ai pensé que Dieu, s’il existait, était trop cruel pour qu’on le vénère. Et je lui en ai voulu. Au catéchisme, le curé nous avait dit que nous étions tous des fils de Dieu. Tu parles ! C’est qui ce père qui tue ses enfants ? J’en voulais à la terre entière. Il me fallait bien un coupable… J’ai regardé le ciel en jurant comme un charretier ! Mais Dieu était trop lâche pour se montrer. Il se cachait derrière ses gros nuages gris. Lorsque j’ai perdu mon petit Victor, je n’ai pas eu cette réaction. Bizarrement, je n’ai même pas pensé à Dieu. J’ai pensé à rien. Au grand vide dans lequel j’avais envie de me jeter. Puis la vie est venue me murmurer des choses à l’oreille et je me suis relevé pour pas sauter. Il m’a fallu du temps, après la disparition de mon Alice, pour arriver à faire la paix avec ce Dieu qui était devenu le creuset de tous mes malheurs. Et je me suis souvent demandé comment faisaient ces femmes qui avaient perdu leurs enfants à la guerre, pour continuer à prier. Ma rage s’est adoucie grâce à cette fusion que je ressentais avec la nature. Tous les jours, je marchais à travers ce livre ouvert que nous avait offert le divin. Et même s’il lui arrivait d’arracher des pages, c’était quand même un beau cadeau que de voir pousser des fleurs, d’entendre chanter les oiseaux, ou murmurer l’eau des ruisseaux. Mais était-ce bien lui qui écrivait notre histoire ? Le doute m’assaillit. J’en parlai avec mon ami Joseph.
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}