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Citation de Myriam3


Le plus grand vertige, en fait, s'empare de moi au moment où, ayant traduit un de mes propres textes - dans un sens ou dans l'autre - je me rends compte, ébahie: jamais je n'aurais écrit cela dans l'autre langue!

Et si je disposais d'une troisième langue - le chinois par exemple? cela impliquerait-il un troisième imaginaire, un troisième style, une troisième façon de rêver? Rilke en allemand, Rilke en français: deux poètes différents. Ou Tsvetaïeva, en russe et en français Si Beckett avait opté pour le serbo-croate, aurait-il écrit Fin de Partie et Oh! les beaux jours? Quel genre de roman aurait inventé Conrad s'il n'avait pas renoncé au polonais? Et pourquoi Kundera a-t-il perdu son sens de l'humour en abandonnant le tchèque? Ainsi de suite... Qui sommes-nous alors? si nous n'avons pas les mêmes pensées, fantasmes, attitudes existentielles, voire opinions, dans une langue et dans une autre?
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