Nul n’aura connu, non plus, une détresse aussi absolue, une inaptitude à vivre aussi massive. Tu as rejeté toutes les couvertures qui procurent du bonheur au commun des mortels : et par « couvertures » je veux dire non seulement les partis politiques, les idéologies et les religions, mais aussi les activités les plus banales. La vie quotidienne avec ses régularités rassurantes – faire les courses, regarder un enfant qui dort, se pâmer sous des caresses, prendre le thé en bavardant, aller à la pêche, marcher dans la forêt – t’était interdit. Il fallait que tu sois constamment sur le qui-vive, écorché, exposé aux malheurs du monde.