Natacha P.

Je tiens beaucoup à Louna. Je l’aime très fort, mais cela ne suffit pas. Je suis une femme souriante, forte et bien dans sa peau. Elle éteint progressivement la flamme en moi. La carapace que je me suis forgée se fend au fur et à mesure de nos disputes et de mes prises de conscience. Mille et une questions fourmillent dans ma tête, je ne possède pas encore de réponses. La seule chose dont je sois certaine est que, ce soir, je ne veux pas lui céder. Je veux voir mes amis, penser à autre chose. Si je reste, ça serait lui laisser une porte ouverte, j’ai peur qu’elle en profite par la suite.Je me fais aussi belle que possible. Je veux lui montrer que je peux faire la fête sans elle. J’essuie mes larmes d’un geste rageur, entre dans la douche. Je ne veux pas traîner ici. Après une bonne demi-heure, l’image que me renvoie le miroir est plutôt pas mal. J’ai mis le paquet pour cacher mes yeux bouffis et gonflés par mes pleurs.Je prends une grande inspiration, ouvre la porte. Je ne compte pas me laisser faire. Je traverse la chambre pour me diriger vers le salon. J’essaie de paraître sûre de moi lorsque je l’aperçois, à genoux, sur le canapé, une tasse de thé à la main. Pourtant, à l’intérieur, je me liquéfie.