Extrait
Introduction
«Nous plantons et coupons le blé, mais nous ne goûtons jamais au pain blanc. Nous cultivons la vigne, mais nous n'en buvons pas le vin. Nous élevons les animaux, mais nous n'en mangeons pas la viande. Malgré ça, vous nous conseillez de ne pas abandonner notre Patrie. Mais est-ce une Patrie que la terre où l'on ne peut vivre de son propre travail ?»
Cette déclaration, attribuée à un Italien s'apprêtant à partir vers le Brésil, est emblématique de la vague d'émigration qui a conduit des millions de transalpins à s'installer en terre étrangère à compter de la fin du XIXe siècle. Mais les navigateurs et les commerçants ont commencé à voyager au-delà des frontières de la péninsule italienne bien avant l'unification du pays. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, les descendants d'Italiens sont très nombreux et disséminés dans le monde entier.
La réputation de ne pas s'intéresser à la généalogie, voire de se méfier des généalogistes venus de l'étranger, a longtemps été attribuée aux Italiens. Ces derniers ne sont pourtant pas restés insensibles à l'engouement actuel pour la recherche de ses ancêtres et ils contribuent eux aussi désormais à gonfler les rangs des passionnés. L'État italien a lui-même pris la mesure de l'évolution des mentalités et des technologies et, bien qu'avec un peu de retard par rapport à d'autres pays européens, il a lancé en 2011 son propre portail d'accès aux archives numériques de l'état civil. Parallèlement, les initiatives institutionnelles ou individuelles se sont multipliées pour faciliter les recherches et les démarches à distance.
Pourtant, la quête d'ancêtres italiens reste délicate et trop souvent frustrante, à cause d'une dispersion des archives utiles au généalogiste : les documents antérieurs à l'unité italienne ne sont ni tous semblables ni conservés dans les mêmes lieux, les registres paroissiaux sont encore sous la garde des curés, etc.
Ce guide ambitionne d'aider les personnes en quête de leurs racines italiennes à trouver des réponses, autant en s'adressant aux autorités compétentes sur place qu'en exploitant les diverses ressources disponibles en ligne. Il présente l'organisation des archives et certaines spécificités liées à l'histoire de la constitution de la nation italienne. Il traite non seulement des investigations en Italie mais aborde également brièvement le cas de la recherche de descendants des Italiens qui ont émigré.
Les documents et ressources disponibles sont pour la plupart écrits en italien. Mais cette contrainte ne doit pas constituer à elle seule un obstacle. Les outils de traduction automatique et les passionnés de généalogie ne manquent pas pour fournir de l'aide à ceux qui en ont besoin. Et comme pour le déchiffrage du latin ou des écritures manuscrites anciennes, le temps et la répétition sont des alliés pour se familiariser avec le vocabulaire et les graphies spécifiques à l'italien utilisé en généalogie.
Buone ricerche !
«Bonnes recherches» dans la langue de Dante
"Nous plantons et coupons le blé, mais nous ne goûtons jamais au pain blanc. Nous cultivons la vigne, mais nous n'en buvons pas le vin. Nous élevons les animaux, mais nous n'en mangeons pas la viande. Malgré ça, vous nous conseillez de ne pas abandonner notre Patrie. Mais est-ce une Patrie que la terre où l'on ne peut vivre de son propre travail ?"
Cette déclaration, attribuée à un Italien s'apprêtant à partir vers le Brésil, est emblématique de la vague d'émigration qui a conduit des millions de transalpins à s'installer en terre étrangère à compter de la fin du XIXe siècle.