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Citation de Lounima


"Le gong du monastère retentit à quatre heures le lendemain matin, et je me réveillai en sursaut.
Les chiens du temple se mirent aussitôt à aboyer et à hurler à la mort, comme s'ils s'étaient retenus toute la nuit en attendant cet instant.
Une nouvelle journée commençait.
Je me levai lentement, en m'étirant et en fai­sant craquer mes os. Je nouai mon sarong autour de ma taille, me frottai les yeux, me recueillis devant le Bouddha, sortis sur le porche et me mis instantanément à penser à Noï. Mais j'étais moine, et non inspecteur de police. Noï allait donc devoir attendre.
Dans la vaste salle d'eau commune, je m'aspergeai les épaules et le crâne d'eau froide et me sentis ragaillardi par ce contact vivifiant. D'autres moines en faisaient autant autour de moi, alignés en une longue rangée devant de grandes jarres en terre dans lesquelles ils puisaient à l'aide de bols en plastique. Tous portaient un sarong, qui finissait inévitablement mouillé, mais la pudeur ne nous permettait pas de faire autrement.
Je laissai mon regard passer de l'un à l'autre. J'aimais énormément ces hommes, même ceux un peu grincheux ou déséquilibrés, qui représentaient une proportion non négligeable. Ils étaient ma famille. Par moments j'étais convaincu que je ne les quitterais jamais, que je ne demanderais jamais à la vie plus qu'elle ne me donnait à présent. Par moments, je me voyais très bien finir mes jours parmi eux, comme l'un d'entre eux, sincèrement l'un d'entre eux, le coeur enfin réconcilié.
Mais à d'autres moments je n'en étais plus si sûr." (Picquier poche - p.69-70)
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