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Citation de xTHX1138x


La question des sensibilités est devenue centrale. Il ne faudrait heurter la sensibilité religieuse, sexuelle, physique... de personne. C'est l'arme de guerre ultime contre la liberté d'expression. Ceux qui l'utilisent ont l'impression d'être dans le camp du Bien mais ne font en réalité que perpétuer l'esprit de censure. Car la liberté d'expression, par essence, ça blesse. Le débat aussi, ça blesse. Parce qu'il confronte à des personnes qui pensent différemment et qui peuvent vous heurter. La Cour européenne des droits de l'homme est claire : il faut permettre cette liberté d'expression y compris pour les idées qui heurtent et qui blessent. Si vous voulez interdire tout ce qui vous blesse au nom d'une appartenance religieuse ou communautaire, alors il n'y a plus de liberté d'expression. Les jeunes générations n'ont peut-être pas été suffisamment sensibilisées à la liberté d'expression alors qu'elles communiquent beaucoup plus que n'importe quelle autre génération. Il faudrait transmettre cette idée que dans un régime de libertés, il faut accepter d'être blessé par le sentiment de l'autre. C'est ce qu'on appelle l'altérité. Il faut accepter d'être heurté même dans ses croyances, qui ne sont que des croyances. Sinon on ne s'enrichit pas, on ne change jamais d'avis, on se ferme à l'autre. Aujourd'hui on empêche des philosophes ou des politiques de s'exprimer dans des universités parce qu'ils ne pensent pas comme il faut, on censure une pièce de théâtre antique, des films et des livres expurgés pour tenir compte de la sensibilité de tel ou tel groupe, on demande aux musées d'expurger leurs collections, des pétitions demandent d'interdire des journalistes.... (p.158)

Richard Malka, avocat de Charlie-Hebdo
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