La nuit, ma vie ressemble à un chapiteau éventré, d’où s’échappent en tous sens fauves affamés, dompteurs affolés, clowns hagards, éléphants sans boussole, acrobates sans filet, singes sans domicile fixe. Une foule désordonnée en sort confusément, d’où je peine à distinguer démons, songes, fantasmes, spectres, silhouettes familières, étrangers, ombres du passé, insomnies, rêves éveillés…
La nuit, ma vie se glisse sous le drap blanc des fantômes. Elle joue les funambules, croise les vampires, marche sur les corniches… La nuit, cela gronde, cela vibre, il y a séisme sous la peau. Le puzzle de ma vie vole en éclats.
De la mort, tu es la marionnette. Elle te tient par les ligaments. Elle te prend par les sentiments.
" C'est une alchimiste, pensait-il. Une magicienne, avec sa baguette miracle, qui fait de moi un autre homme (et il pensait : un homme meilleur). "
" Il ne se sentait plus. Ne s'appartenait plus. Devenait un étranger. "