Ce
retour en pays natal se présente comme une tentative de l'auteur, journaliste culturel bien connu, notamment au journal
Le Soir, et fils du poète
Jean-Louis Crousse, de se remémorer son enfance. On comprendra en fin de compte qu'il s'agit surtout d'un testament destiné à ses filles, qu'il a eues sur le tard.
Je ne suis pas sûre que ‘se remémorer' soit le terme adéquat ;
Nicolas Crousse évoque, convoque, ses souvenirs, sans d'ailleurs en revendiquer l'authenticité (il commence par sa conception, en grain de poussière, et sa jeunesse foetale). A part l'aspect générationnel et le fait de faire revivre Bruxelles (et la mer du Nord, et un village d'Ardenne) à une certaine époque, l'intérêt de sa biographie m'a semblé assez réduit. Les drames de la vie de
Nicolas Crousse sont le divorce de ses parents et la mort de son père après des rapports conflictuels. C'est trop personnel pour qu'on s'y attache.
La langue alors, c'est la langue qui sauve le livre ! Oui et non. Il y a certes des passages d'une poésie fulgurante, mais le gros du texte est plutôt affecté, voire précieux, et l'auteur use et abuse des petites phrases et des points, ce qui m'a plutôt énervée. En outre, une bonne partie des références culturelles (cinématographiques surtout, je me défends en littérature et en chanson française) ont clairement dépassé mes compétences.