D'ici la prochaine élection, dans quatre ans, on ne verra plus la différence entre nos écrans et ceux devant lesquels l'américain moyen passe quatre heures par jour. S'il peut choisir à tout moment l'émission qui lui plait le plus, et si cette émission lui est proposée avec insistance, sans qu'il ait à faire trop d'effort de discernement, combien de temps ? Six heures, huit heures ? Et dans ces heures-là, combien de messages pour le convaincre qu'il a la belle vie, combien de signaux discrets pour l'encourager à bien voter, pour les bonnes personnes, celles qui continueront à échanger sa liberté contre des jeux débiles ou des films un peu mieux choisis ? Vous vous souvenez de la radio, quand les gens se parlaient ? [...] Il y a vingt ans seul un excentrique pouvait avoir l'idée de parler à la radio, de l'utiliser comme un moyen d'échange entre les gens. Tout le monde sait bien que la radio est un truc qu'on écoute, qu'on garde en arrière-plan sauf quand on sifflote un jingle familier. Tout le monde le sait parce que CBS, NBC et les autres nous ont appris qu'elle servait à ça. (p. 200)