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Citation de Partemps


1. Poussin à Cass. del Pozzo


Al Sig. Commendatore Cassiano del Pozzo.
Potrebbe essere, che ella mi stimasse importuno, et impertinente, poichè dopo aver ricevute tante cortesie di casa sua, quasi ogni volta, che io le scrivo, devo dimandarne qualche ricompensa. Ma judicando, che quel che Ella mi ha fatto, è stato, perchè ell’è dotata di buona, nobile, e pietosa natura, mi sono assicurato ancora questa volta di scriverle questa presente, non potendo io medesimo venire a salutarla per amor d’un’ incomodità, che m’è intervenuta, per supplicarla di tutte le mie forze d’ajutarmi in qualche cosa, avendone di bisogno tanto, perchè la più parte del tempo io sono infermo, quanto che io non ho nessuna entrata pervivere, che il illavoro delle mie mani. Ho disegnato l’elefante, del quale (perchè m’è paruto, che V. S. Illm̃a n’aveva qualche desiderio) gliene farò un présente ; essendo dipinto con un Annibale montato su, armato all’ antica. Per i suoi disegni, ci penso ogni dì, e presto ne finirò qualcheduno.

Il più umile servo de’ suoi

PUSSINO.
Au Seigr Commandeur Cassiano del Pozzo[2].
Il se pourrait que Votre Seigneurie[3] m’estimât importun et indiscret puisque, après avoir reçu tant de politesses de sa maison[4], presque chaque fois que je lui écris, j’ai à lui demander quelque récompense. Mais jugeant que ce qu’elle m’a fait est l’effet d’une nature bonne, noble et secourable, je me suis enhardi encore cette fois à lui écrire la présente, ne pouvant moi-même venir la saluer à cause d’une incommodité qui m’est survenue, pour la supplier de toutes mes forces de m’aider en quelque chose, en ayant tant besoin[5], car la plupart du temps je suis malade, encore que je n’aie nul moyen de vivre que le travail de mes mains. J’ai dessiné l’éléphant, dont je lui ferai présent (parce qu’il m’a paru que V. S. Illme en avait quelque envie) ; étant peint avec un Annibal monté dessus, armé à l’antique. Pour vos dessins[6], j’y pense chaque jour, et bientôt j’en finirai quelqu’un.

Le plus humble de vos serviteurs,

Poussin
Ce texte n’est connu, comme celui de plusieurs autres lettres, que par la copie insérée par Bottari dans ses Lettere pittoriche, t. I, p. 273. La note de Bottari est curieuse : « Cette lettre seule est de la main du Poussin et paraît un billet écrit de Rome. Pour réponse il eut 40 écus. » — Elle donnerait à penser que Bottari n’a publié ses lettres de Poussin que d’après des copies, — sauf celle-là qui lui serait venue en original. [Note de Ph. de Chennevières.]
Cassiano del Pozzo, l’illustre protecteur de Poussin, 1584-1657. — Voir, sur C. del Pozzo : J. Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs italiens, Paris, 1853, p. 467 et suiv. Et surtout : Lumbroso, Notizie sulla vita di Cassiano del Pozzo, Turin, 1875.
Nous écrirons dorénavant en abrégé, comme Poussin : V. S.
Selon Baldinucci, Poussin « avait l’habitude de se dire l’élève dans son art de la maison et du musée du Chevalier del Pozzo ».
La nature de cette lettre, qui est une demande de secours, la rattache aux débuts difficiles de Poussin à Rome, où il arriva enfin en 1624.
Cassiano del Pozzo était grand amateur de dessins : « … entre une infinité de rares dessins qu’il nous fit voir et dont il avait fait une recherche toute particulière… » (Félibien, Entretiens sur les vies, etc., éd. 1705, t. II, p. 59).
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