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Citation de Tempsdelecture


Les Russes de France s’opposèrent aux autorités allemandes pour des raisons très diverses, morales, religieuses, patriotiques ou politiques, qui se combinaient souvent. C’est essentiellement au nom de ses principes religieux que mère Marie Skobtsov (1891-1945) s’engagea dans la Résistance et mena une action héroïque qui la conduisit jusqu’à la chambre à gaz.

Elisabeth Iourievna Pilenko (le nom de mère Marie à sa naissance) était la fille d’un magistrat mort en 1906 à Saint-Pétersbourg. Dès son adolescence, elle fréquenta les cercles littéraires de la capitale. Elle fut l’amie du grand poète Alexandre Blok. En 1910, après avoir achevé ses études secondaires, elle épousa Dimitri Kouzmine-Karavaïev, juriste lui aussi très impliqué dans les milieux littéraires (et qui deviendra plus tard prêtre catholique). Elisabeth publia plusieurs recueils de poésies et se sépara de son mari en 1913. Active dans le domaine politique, elle milita alors au parti socialiste-révolutionnaire (SR). Installée en Crimée durant la guerre civile, elle y fut maire-adjoint de la ville d’Anapa et épousa Daniil Skobtsov, qui fut un temps ministre du gouvernement et président de la Rada (parlement) du Kouban. Elle quitta la Russie en 1919 et vécut d’abord en Serbie avec son deuxième mari et ses trois enfants. En 1923, elle s’installa à Paris.

En France, Elisabeth Skobtsov fut un membre actif de l’Action chrétienne des étudiants (ACER), participant à ses congrès, ses cercles de discussion et ses activités humanitaires. Elle devint moniale sous l’influence du père Serge Boulgakov, théologien et pasteur très connu : après avoir divorcé, elle prononça ses vœux en 1932, prit le nom de Marie (l’Égyptienne) mais fut autorisée par son évêque, le métropolite Euloge, à rester une « moniale dans le monde ». En ces années de difficultés économiques la pauvreté et le chômage frappaient durement la communauté russe de Paris et mère Marie se consacra avec ardeur aux activités de bienfaisance. En 1935, elle fonda un foyer au 77, rue de Lourmel (15e arr.), ou pauvres et clochards trouvaient le gîte et le couvert, mais ou on pouvait également venir écouter les conférenciers les plus réputés de l’émigration russe.
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