Lors de son "Rapport secret" prononcé dans la nuit du 24 au 25 février 1956 devant les délégués du XXe Congrès, Khrouchtchev n'évoque que les "purges" des dirigeants et des cadres politiques, économiques et militaires de la nomenklatura communiste, passant totalement sous silence les "opérations de masse", auxquelles, nous avons vu, il avait pris, comme tous les hauts responsables du Parti et du NKVD, une part active. En circonscrivant le champ des répressions aux seuls dirigeants communistes, victime de la dictature personnelle de Staline, le "Rapport secret" éludait la question cruciale : celle de la responsabilité du Parti, dans son ensemble, dans la mise en œuvre du plus grand massacre d’État jamais mis en œuvre en temps de paix.