Dans - Le dialogue-, François Cheng parle admirablement de l'immigré : "Tout exilé connaît au début les affres de l'abandon, du dénuement et de la nostalgie. Déchu entre la nostalgie du passé et la dure condition du présent, il expérimente une souffrance plus "muette", plus humiliante, qui le tenaille; n'ayant qu'une connaissance rudimentaire de la langue de son pays d'adoption, il se voit réduit à un être primaire aux yeux de tous . [...] L'exilé éprouve la douleur de tous ceux qui sont privés de langage et se rend compte combien le langage confère la "légitimité d'être". " ( p. 139)