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Citation de cjozroland


p 38 – qu’ai-je besoin de trahir pour ne pas me trahir ? (…) entre parents et enfants, nous sommes dans une véritable disproportion de moyens. Ce que reçoit l’enfant est tellement incommensurable qu’il ne pourra jamais- quoi qu’il fasse – rendre à la hauteur de ce qu’il a reçu, et donc s’acquitter de sa dette. (…) Nul ne peut être loyal à l’aune de ce qui est attendu.
P 40 – d’ailleurs, s’agit-il vraiment d’une dette ? En tant que parent, peut-on – doit-on – alléger la dette ou le sentiment de dette des enfants ? Il me semble indispensable de ne pas leur faire porter le poids des efforts que l’on a fait pour eux et qui relèvent de nos propres choix.
P 41 – en famille, nous ne serons jamais quittes ! Autant l’accepter.
P 42 – première étape « admettre que nous ne sommes pas les enfants idéaux de nos parents » en famille, les parents donnent sans compter à des enfants qui ne cessent de compter ce qu’ils n’ont pas reçu. Souvent, même s’ils s’en défendent, les mères et les pères attendent longtemps un tant soit peu de gratitude, de reconnaissance.
P 44 – grandir, c’est renoncer à la reconnaissance des parents, mais plus encore à celle que l’on n’a pas eue, et admettre qu’on ne l’aura pas. Inutile de s’essouffler. A ne pas vouloir trahir leurs attentes, nous nous trahissons nous-même. Grandir, c’est supporter leur regard déçu et, surtout, ne plus en souffrir, ne plus être blessé par leur jugement tacite ou explicite. tant que nous restons dans l’attente du regard de nos parents, nous nous absentons de nous. (…) en un mot, grandir, c’est accepter de n’être qu’un « mauvais fils », une « mauvaise fille » aux yeux de nos parents qui nous attendent là où nous ne pouvons pas être. C’est devenir un traître qui s’assume ! Être mauvais à leurs yeux, certes, et pour autant croire en soi, s’affirmer, affermir notre identité à partir de cette acceptation même. S’émanciper de leur jugement, c’est à dire ne plus se voir à travers leurs regards, c’est une manière d’accéder à une autonomie symbolique et identitaire. Admettre que je suis un fils, une fille qui déçoit sans que cela me fasse vaciller. S’autoriser à croire en nous, même si nous ne sommes pas reconnu par nos parents, c’est cela qui va nous rendre plus vivant, plus présent à notre vie actuelle.
P 46 - deuxième étape « renoncer à vouloir sauver ses parents »
p 49 – on ne sauve rien ni personne, on se perd soi-même à vouloir le faire ! (…) et du côté du parent, accepter ce soutien d’un enfant, ne pas le reconnaître dans sa différence, dans sa souveraineté, le maintenir là où l’on a besoin qu’il soit, n’est-ce pas le trahir, mais aussi se trahir en tant que parent, en n’étant pas à sa place d’adulte ? (…) respecter son enfant, être loyal à son égard, c’est littéralement lui interdire d’en faire trop pour nous. Être un parent loyal, c’est libérer son enfant d’une trop grande loyauté à notre égard, c’est alléger le poids de sa dette. L’autoriser à une certaine déloyauté, c’est apprendre à ne pas avoir besoin de lui pour exister, c’est devenir nous-même autonome par rapport à lui. En un mot, c’est grandir, encore et toujours.
P 50 - troisième étape « se libérer des missions impossibles »
P 54 - quatrième étape « assumer sa culpabilité »
p 55 – le bonheur, c’est un droit que l’on s’accorde ; souvent, il suppose une certaine forme de rupture avec sa famille, une rupture symbolique ou réelle. Pour être heureux, il faut se l’autoriser, et parfois même s’imaginer qu’on peut l’être.
P 56 – supporter d’être désigné comme un traître par des gens que l’on aime, c’est à ce prix que la trahison devient libératrice.
P 58 - « va vers toi » c’est de Dieu même que le prophète Abraham entend cet ordre.(…) « Aller vers soi » ne peut se faire que dans une forme d’arrachement, une séparation qui est de l’ordre de l’abandon de ce qui nous a engendré.(…) naître à soi implique que l’on sorte du lieu de notre origine. (…) naître nous inscrit dans un système d’obligations envers la famille. Grandir implique la refondation incessante de ce système d’obligations, afin de l’élargir, de lui donne rune envergure plus vaste, au-delà du seul horizon familial.
P 64 – solder les comptes : qu’ai-je reçu ? Envers qui être reconnaissant ? Que transmettre à son tour ?
P 65 – grandir, c’est solder les comptes non solvables. C’est à dire ne plus revenir sur les défaillances parentales ni sur les carences de notre enfance. Ne plus attendre l’impossible, ne plus espérer de manière naïve que les parents puissent nous apporter un jour ce qu’ils n’ont pu nous donner jusqu’à présent. Ne plus attendre qu’ils reconnaissent leurs erreurs, et la souffrance qu’ils nous ont infligée. Les libérer d’avoir à se justifier auprès de nous. Sortir du ressassement stérile. réclamer notre dû nous inscrit dans une logique de droit destructeur. En un mot, il s’agit de ne plus rien attendre de nos parents, en un véritable travail d’exonération qui permet de sortir de la position infantile. Admettre qu’ils ne nous doivent plus rien désormais. (…) nous avions renoncé à être les enfants rêvés de nos parents, à présent il faut accepter que nos parents sont loin d’être idéaux. Et donc les libérer d’avoir à répondre à toutes nos attentes.
P 66 – reconnaître ce que notre famille nous a apporté malgré tout, au-delà des défaillances, non seulement nous fait advenir à la gratitude, mais encore nous place dans une filiation positive. En valorisant telle ou telle figure parentale, on devient le fils ou la fille d’un parent dont on reconnaît – à minima – des qualités.
P 68 – Donner du poids à la vie de ses parents ? Quelle drôle d’idée ! Pourtant, c’est peut-être une orientation intéressante pour se libérer d’avoir à répéter leur histoire. Si l’on ne donne pas suffisamment de densité à ce qu’ils sont, on se retrouve à porter tout le poids qui leur a manqué, ainsi que la lourdeur de leurs fragilités, voire de leur inconsistance. Plus on resitue ses parents dans la profondeur de leur vie, moins on se sentira tenu de combler leurs failles. Cela permet de remettre l’histoire en mouvement.
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