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Citation de Eleusis


Jadis, la maison avait été un hôtel particulier. Une plaque était posée sur la façade qui donnait sur une vieille rue calme : ici vécut et mourut un haut dignitaire français du début du XVIIIe siècle. Il y avait à présent dans cette demeure des appartements - des pièces immenses et froides, avec des plafonds très hauts, des fenêtres semi-circulaires habillées de bois sombre et tendues de rideaux de soie grège. On ne pouvait dans ce lieu ni déplacer un miroir - ils étaient enchâssés dans les trumeaux - ni bouger une armoire ou un canapé - tout s'était depuis longtemps ancré dans le sol -, et lorsqu'on voulait changer de place un tableau, ou simplement l'enlever, le ranger dans un réduit (des portraits d'inconnus, des batailles napoléoniennes), cela aussi s'avérait impossible, tant la tenture murale s'était décolorée à la lumière. Les tapis épais cachaient un parquet noir et grinçant, tout fissuré, et les jours de soleil on pouvait voir dans le tourbillon de poussière près du rideau une mite repue voleter lourdement d'un pompon du cordon à l'autre.
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