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3.6/5 (sur 1597 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Saint-Pétersbourg , le 26/07/1901
Mort(e) à : Philadelphie , le 26/09/1993
Biographie :

Nina Nikolaïevna Berberova (en russe : Ни́на Никола́евна Бербе́рова), née à Saint-Pétersbourg le 26 juillet 1901 (8 août 1901 dans le calendrier grégorien) et morte à Philadelphie le 26 septembre 1993, est une femme de lettres et poétesse russe-américaine connue pour ses récits de Russes en exil.

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Bibliographie de Nina Berberova   (50)Voir plus

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Videos et interviews (7) Voir plusAjouter une vidéo
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Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.


Citations et extraits (318) Voir plus Ajouter une citation
Extrait tiré de la nouvelle "Verstes et traverses" :

Une femme fut la cause de ces sensations interminables, c’est-à-dire une jeune fille, bien évidemment. Grande ou petite ? me demanderez-vous. A peu près de quelle teille ? Comment était son teint ? On ne peut éviter de telles questions.
Une question fondamentale que, jusqu’à présent, les hommes n’ont pu résoudre : qu’est-ce qui est mieux, une grande ou une petite femme ? Ils n’ont jamais pu se mettre d’accord à ce sujet. A force d’en débattre, on peut même en venir aux mains, un fils peut même se dresser contre son père, d’autres sont tellement excités qu’ils en perdent la parole.
Bien entendu, à mon avis, une petite femme vaut cent fois et même un million de fois mieux qu’une grande. Vous pouvez faire de moi ce que vous voudrez. Une grande femme, on ne sait de quel côté la prendre, le temps d’arriver à sa hauteur et vous vous mettez à rire. Une grande femme ne demande jamais rien, ou alors elle exige quelque chose d’impossible. Alors qu’il suffit seulement à une petite femme de dire : « Grigori Andreïevitch »(ou bien Gricha, ou encore Grichenka), et tu sais tout de suite qu’elle cherche une protection ou bien qu’elle prépare une surprise.
J’ai comme une impression qu’il y a longtemps que personne ne m’a appelé Grichenka.
Chez une petite femme, tu as la possibilité de prendre son petit pied dans une seule de tes mains, tu peux aussi la regarder d’en haut et apercevoir ce qu’elle a de plus agréable : sa coiffure, ses cils, le bout de son petit nez. Par contre, tu es obligé de regarder une grande femme par-dessous, et quelquefois tu ne vois rien au-delà des joues, il ne te reste plus qu’à te perdre en conjectures d’après l’expression de ses joues. Et tout ce qui lui est nécessaire est combien plus appétissant chez une petite femme : ses gants, sa petite robe, son mouchoir… et puis une petite femme cause toujours moins de désordre.
A vrai dire, ici à Billancourt nous n’avons ni petites ni grandes femmes. C’est-à-dire qu’elles existent mais en très petite quantité. […] Les femmes ne s’éternisent pas à Billancourt, elles fuient vers Paris.
Paris est une aubaine pour les petites et les grandes femmes. A Paris, elles trouvent des emplois flatteurs.
[…] Quant aux jeunes filles, on peut les compter sur les doigts d’une seule main. Nous n’avons pas de fiancées – que c’en est gênant à avouer.
Il n’y a pas si longtemps, il y avait eu une seule fiancée, elle avait brillé dans le ciel comme une étoile. Elle était de petite taille, ses petites dents étaient régulières, et ses grands yeux bleus, ils étaient énormes, brillaient comme des lampes. C’était ma fiancée.
(Page 144)
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Extrait tiré de la nouvelle "Le Violon de Billancourt" :

Il la regardait longuement, ne sachant pas s’il pouvait lui prendre la main ou non.
- Ma théorie est la suivante, dit-il enfin, en posant sa main sur la sienne – mon Dieu comme ses doigts sont maigres ! Sonia avait tressailli, mais elle ne bougea pas. Ma théorie est celle-ci : nous ne reviendrons plus sur cette terre… Oh mon Dieu ! ne pleurez pas, je vous parle de quelque chose de joyeux ! Donc nous ne reviendrons plus sur cette terre, pourtant nous ne connaissons pas d’autre vie, et n’en connaîtrons, sans doute, pas d’autre. Il faut donc s’en arranger.
Deux larmes glissèrent des yeux de Sonia sur le jambon.
- Réfléchissez à ce que je vous dis, c’est très important. Elle opina de la tête. Vous pourriez vous reposer un peu… après tout, on en reparlera.
Elle le regardait en silence d’un air pensif. Il se rapprocha d’elle.
- Je pourrais changer mon répertoire.
Elle se taisait toujours.
- Je pourrais me limiter aux romances, si vous acceptiez de chanter. Ce n’est pas du tout effrayant. Et puis, vous savez, ce n’est que temporaire. »
Elle fit un signe de tête et sourit.
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Nina Berberova
LE MAL NOIR

- Lioudmila Lvovna, dis-je, taisez-vous. Je ne comprends pas que vous puissiez vous tromper à ce point. Je suis faible, inutile, en proie à une sorte d’immobilité, et il me manque la qualité humaine essentielle : savoir mourir et ressusciter intérieurement. Je n’aime ni la vie ni les hommes, j’en ai peur, comme tout le monde, et même plus. Je ne suis pas libre, rien ne me réjouit ; je ne suis pas honnête, pendant si longtemps je ne vous ai pas parlé de moi, et à présent, c’est si difficile !
- Dites-moi juste une chose, demanda-t-elle en précipitant les mots, sans me laisser terminer. Puis-je continuer à vous aimer ?
Là, elle vit mon visage, et me saisit la main.
- Ne dites rien. J’ai compris. Pardonnez-moi, je vous tourmente.
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Lui : Etes-vous perspicace ?
Moi : Je pense que oui.
— Il y a une chose que je voudrais vous dire, mais je ne peux pas. Il faut que vous deviniez.
— Bon.
Mon cœur battait.
— Maintenant, répondez : oui ou non ?
— Oui.
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“Elle ne savait pas ce qu’était la vie, mais sentait que ce n’était pas ça, pas ça. Et les années passaient, et maintenant, avec ces pensées pénibles, cet ennui au coeur, avec cette poitrine vieillie et ce visage méchant — où aller ? Qui la prendrait, qui lui indiquerait ce qu’il fallait faire ? Il est impossible que tout soit comme ça dans le monde, si mesquin, si amer…”
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Nina Berberova
- Alia, lui dis-je, c’est notre dernier dimanche. Je prends le bateau. Vous êtes contente ?
Elle parut étonnée.
- Contente ? Oui et non. Bien sûr, c’est ce que je souhaitais. Mais je me suis attachée à vous. On était bien, même si la chambre était un peu petite. Vous ne voulez pas changer d’avis ? Si vous restiez ?
Surpris, je ne trouvai rien à répondre.
- Non, vous ne resterez pas, fit-elle avec un soupir. Droujine vous attend. Quel nom, on dirait que c’est fait exprès ! Dérivé de droujba, l’amitié.
Je la regardai. Je faisais semblant de ne pas prendre cette conversation trop au sérieux.
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Il y a des gens comme ça. Ils ont en eux une espèce de magnificence. Près d'eux, on a peur un peu. Il est rare qu'on puisse les modifier, les rendre infirmes. Un être heureux, il vit comme au-dessus de tous les autres (et les écrase un peu, bien entendu). Et cela, on n'a même pas à le lui pardonner, parce qu'il l'a comme on a la santé, ou la beauté.
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La vie passe, emportant les petits événements comme les grands. Des noms et des époques illustres, il ne reste que cendres.
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Depuis ma prime jeunesse, je pensais que chacun, en ce monde, a son no mans land, où il est son propre maître. Il y a l'existence apparente, et puis l'autre, inconnue de tous, qui nous appartient sans réserve. Cela ne veut pas dire que l'une est morale et l'autre pas, ou l'une permise, l'autre interdite. Simplement chaque homme, de temps à autre, échappe à tout contrôle, vit dans la liberté et le mystère, seul ou avec quelqu'un, une heure par jour, ou un soir par semaine, ou un jour par mois. [...]
De telles heures ajoutent quelque chose à son existence visible. À moins qu'elles n'aient leur signification propre. Elles peuvent être joie, nécessité ou habitude, en tout cas elles servent à garder une ligne générale. Qui n'a pas usé de ce droit, ou en a été privé par les circonstances, découvrira un jour avec surprise qu'il ne s'est jamais rencontré avec lui-même.
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Depuis des années tout m’est indifférent. Les gens n’aiment pas cela, ils cessent de vous remarquer. Les miroirs ne vous reflètent plus, l’écho ne vous répond pas. Je voudrais bien guérir ! Mais je ne puis venir à bout du mal noir, je ne puis ressusciter.
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