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Citation de shousoun


« La vie éclatait alors avec la même intensité que son soleil. Après leur mariage les Enriquez avaient fait construire une petite villa à La Marsa. La présence du Bey, dont le palais occupait une grande partie de la station balnéaire, lui donnait un air aristocratique et décadent. Le résident général de France y possédait aussi, avec La Camillia, le plus beau jardin méditerranéen qui fût et les grandes familles musulmanes y avaient leur demeure.
Les Tunisois déménageaient massivement dès le mois de juin, désertant la fournaise de la capitale pour le charme ventilé des plages. Maya réservait toujours la même « araba », un grand chariot presque médiéval. Dans son coffre orné de poissons pour le protéger du mauvais œil, le déménageur entassait, en un désordre connu de lui seul, sommiers, matelas, frigidaire, couscoussiers et chaises-longues. Ce jour-là, Marie portait son maillot sous sa robe pour courir plus vite à la plage.
Les cyprès et les eucalyptus du parc de la Résidence ombrageaient la route torride. L’air de la mer étourdissait Marie, la faisait revivre, la lavait. Elle longeait la grille en bois de la plage privée de la France pour aller rejoindre, à Sainte-Hélène, ses petits amis. Là, année après année, les mêmes se revoyaient autour de L’Arcouest, le cabanon des Bennys où souvent, on consommait une gazouze. On s’allongeait sur le sable blanc, on ne se baignait pas beaucoup –il suffit à un vrai Tunisien de voir la mer pour être heureux. … » p. 42
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