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Critiques de Ninon de Lenclos (2)
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Lettres au marquis de Sévigné ou l'art de se fa..

Ninon de Lenclos est d'abord présentée dans ses biographies comme une courtisane. Après la lecture de cette correspondance - dont l'édition ne présente que ses lettres, nous n'avons pas les réponses du marquis, je la qualifierai d'abord de femme de lettre, et pas uniquement d'épistolière. Oui, elle écrit des lettres, mais celles-ci sont très riches, et surtout très bien écrites.

Alors oui, on peut d'abord penser à Mme de Merteuil : il y a effectivement des points communs. Ce sont deux femmes qui aiment faire l'amour, dans les deux sens du terme : en parler, et s'adonner au plaisir. Elles revendiquent d'ailleurs le plaisir féminin. Elles sont en position d'instructrices auprès d'un jeune homme plus jeune en lui dictant sa conduite auprès des femmes pour réussir à séduire. Et elles se laissent toutes les deux prendre au piège, en se décrivant comme insensibles, puis devenant elles-mêmes amoureuses.

Mais si elles sont toutes les deux libertines, elles ne sont pas de la même époque, et le mot n'a pas le même sens. Mme de Merteuil est une libertine du XVIII ème siècle, qui revendique le plaisir. Ninon, elle, vit pendant le Grand siècle, celui de Louis XIV. Elle refuse les dogmes établis, les normes : elle ôte au mariage son caractère de sacrement que lui donne l’Église, elle ne semble pas particulièrement croyante... De plus, c'est une précieuse -mais non pas ridicule, une salonnière, qui reçoit l'élite littéraire du temps, de Racine à La Fontaine et La Rochefoucauld ; même Molière, qui corrige le Tartuffe chez elle. J'aurais aimé que cet aspect soit plus creusé au lieu de n'être mentionné qu'en passant.

Car le véritable sujet de cette correspondance, c'est l'amour. Ninon de Lenclos l'explique, elle ne rédige pas un "système", elle n'a pas de "principes", pas de philosophie. Non, elle s'appuie sur son expérience, ce qu'elle sait de son propre cœur et de ses propres sentiments qu'elle analyse avec finesse, ce qu'elle a vu en observant les autres femmes. Et cet échange de lettres se lit comme un roman, puisqu'on suit les progrès sentimentaux du marquis, sa conquête lente, pénible même, d'une comtesse grâce aux conseils de Ninon. Nombre de ses conseils pourraient être lus comme des maximes. Elle conseille, mais toujours avec le sourire, voire avec un rire moqueur pour le marquis et ses déconvenues. Mais attention, elle veut former un "homme séduisant et non un séducteur", quelqu'un qui aime vraiment la femme qu'il veut conquérir, même si ce n'est pour un temps. Dommage néanmoins qu'il n'y ait pas de mention de date pour les lettres, on ne s'aperçoit pas tout de suite qu'un intervalle de six mois s'est passé. J'ai donc trouvé un peu rapide son revirement, passer de conseillère à amante, car je ne savais pas la durée entre les événements.

Ninon se décrit elle-même comme différente des autres femmes, "je me suis faite homme" : cela signifie que dans le domaine amoureux, elle assume ses caprices et ses désirs, elle refuse l'hypocrisie et les conventions...

Le portrait d'une femme libre, et d'une femme de lettres. Belle découverte ! (facilement accessible en livre numérique sur Gallica).
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Lettres sur la vieillesse

Hasard, heureux hasard que celui qui m'a permis de découvrir les "Lettres sur la vieillesse", petit recueil de lettres qu'échangèrent plusieurs années durant Ninon de Lenclos et Charles de Saint-Évremond.



Femme de lettres et d'esprit, considérée comme une des courtisanes les plus influentes à la cour de Louis XIV, sa réputation lui permit de tenir salon, rue des Tournelles à Paris, d'y recevoir les plus grands lettrés et artistes du moment. Son aura lui permit aussi d'entretenir de nombreuses relations amoureuses. Ninon de Lenclos fut tout cela mais également une remarquable épistolière.

Les Lettres sur la vieillesse contient la correspondance qu'elle eût avec son ami et ancien amant Charles de Saint-Évremond, moraliste, critique littéraire et libertin entre 1669 et 1699.



Séparés géographiquement, ils restèrent très longtemps attachés l'un à l'autre. Ils s’écrivirent jusqu'à un âge avancé - 79 ans pour Ninon de Lenclos et 85 ans pour Charles de Saint-Évremond – partageant avec une émotion et une tendresse sincère et renouvelée, leurs souvenirs du temps passé, l'espoir de beaux lendemains qui lentement s'efface, mais aussi le souvenir précieux de l'autre, sa présence dévouée et rassurante.



Les lettres sur la vieillesse nous offrent, aujourd'hui encore, une belle et émouvante réflexion sur le temps qui fût et celui qui est désormais. L'attachement de deux personnes, Ninon de Lenclos et Charles de Saint-Évremond, qui ne renoncèrent jamais aux liens de l'amour et de l'amitié.
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