Mais si on ajoute la disposition des choses, le toucher des tissus, l’odeur des draps, le trajet du rayon du soleil qui varie selon les saisons, le craquement des murs, les objets qu’on entasse ceux-là précisément qui n’ont pas été jetés, jusqu’à l’allure d’une chaussure posée devant la porte qui grince, pourquoi grince-t-elle, là, la maison devient réelle, personnage intégral, être vivant central qui prend son sens au-delà de sa simple présence le long de la grève.
La grand-mère propose aux enfants un morceau de gâteau au yaourt. C’est une vraie grand-mère qui a fait un gâteau au yaourt rien que pour les deux enfants sans leur demander rien en échange. C’est juste comme ça pour leur faire plaisir. Dans la cuisine sur la toile cirée, ils mangent leur gâteau. La grand-mère les aime, elle l’a dit avec son gâteau. Ils ne se disent rien ils se sourient.
mais il veut pas crever l’enfant, il veut vivre, maintenant il veut vivre maintenant qu’il est protégé, mais il est tellement maladroit tellement gêné qu’il évite sa vie, pour pas déranger, pour pas prendre une place trop grande, il se fait tout petit mais un enfant non protégé prend déjà trop de place dès le début, même quand il veut pas être là
Manger vite. Parler pas. Vivre vite. Pas grandir puis grandir vite pour comprendre qu’enfin pleurer n’est pas ridicule, même pour une maison mourante, pour comprendre que dehors est fou mais ne tuera pas.
C’est elle, la maison, qui est importante. Mais elle est importante aussi parce que le personnage prétexte lui donne de l’importance.