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Citation de Cielvariable


Shane laissa échapper un sifflement de mauvais augure.

— Vous n’y connaissez strictement rien, fulmina-t-elle, lui enfonçant de nouveau l’index dans la poitrine, de telle sorte qu’il recula. Je récupère les plus belles pièces que je peux trouver, et vous — elle pointa encore son doigt sur son torse — vous ne savez pas distinguer un Hepplewhite de... d’un morceau d'aggloméré ! Alors n’allez pas fourrer votre nez de citadin dans mes affaires, Vance Banning, et retournez jouer avec vos rabots et vos forets. Je n’ai pas besoin des conseils à deux balles d’un type de la plaine.

— Maintenant, ça suffit, décréta-t-il d’un ton grave.

D’un seul mouvement, il la souleva de terre et la jeta sur son épaule.

— Mais ça ne va pas, qu’est-ce qui vous prend ? hurla-t-elle en le martelant d’une volée de coups de poing.

— Je vous emmène à l’intérieur pour vous faire l’amour, marmonna-t-il. J’en ai assez.

Shane, abasourdie, arrêta de le frapper.

— Vous quoi ?

— Vous m’avez très bien entendu.

— Mais vous êtes complètement cinglé !

Plus furieuse que paniquée, elle s’acharna à lui faire mal partout où ses poings et ses pieds pouvaient l’atteindre. Ce qui n'empêcha pas Vance de continuer sa progression et d’entrer dans la maison par la porte de derrière.

— Pas question que vous m’emmeniez à l’intérieur ! tempêta-t-elle, alors qu’il lui faisait traverser la cuisine. Je refuse d’y aller avec vous !

— Vous irez là où je vous emmènerai, rétorqua-t-il.

— Oh, Vance, vous allez me le payer ! promit-elle en lui bourrant le dos de coups de poing.

— Ça, je n’en doute pas, marmonna-t-il en entreprenant la montée de l’escalier.

— Reposez-moi tout de suite ! Je ne tolérerai pas ça plus longtemps.

Las de prendre des coups de pied, il lui ôta ses chaussures, les lança par-dessus la rampe et resserra le bras derrière ses genoux.

— Vous allez devoir en tolérer bien davantage dans quelques minutes.

Les jambes totalement immobilisées, Shane gigotait en vain tandis qu’il continuait de monter les marches.

— Je vous préviens, vous allez avoir de gros problèmes. Ça ne se passera pas comme ça, menaça-t-elle en le frappant avec rage.

Vance s’engagea dans le couloir et entra dans une chambre.

— Si vous ne me posez pas immédiatement, immédiatement, vous êtes viré !

Se sentant basculer dans les airs, Shane poussa un cri aigu suivi d’un ouf ! en atterrissant lourdement sur le lit. Furieuse et à bout de souffle, elle se mit tant bien que mal à genoux.

— Espèce d’idiot ! fulmina-t-elle d’une voix un peu haletante. Qu’est-ce que vous faites ?

— Je vous ai déjà dit ce que j’allais faire.

Vance retira son blouson et le jeta dans la pièce.

— Si vous vous imaginez une seule minute que vous pouvez me jeter sur votre épaule comme un sac de patates et vous en tirer comme ça, vous vous mettez le doigt dans l’oeil !

Shane le regarda déboutonner sa chemise avec une fureur grandissante.

— Et arrêtez ça tout de suite ! Vous ne pouvez pas m’obliger à faire l’amour avec vous.

— Regardez-moi.

Vance ôta sa chemise.

Elle avait beau avoir mis les mains sur les hanches, toujours à genoux sur le lit, sa pose indignée perdit quelque peu de son assurance.

— Remettez ça tout de suite.

La fixant d’un œil froid, Vance laissa choir sa chemise par terre, puis se pencha pour enlever ses chaussures.

Shane le fusilla du regard.

— Vous croyez qu’il vous suffit de me jeter sur un lit et c’est tout ?

— Je n’ai même pas encore commencé, l’informa-t-il tandis que sa seconde chaussure tombait bruyamment au sol.

— Espèce d’abruti ! riposta-t-elle en le menaçant d’un oreiller. Je ne vous laisserais jamais me toucher même si...

Elle chercha une formule originale et dévastatrice, mais opta finalement pour quelque chose de neutre.

— ... même si vous étiez le dernier homme sur terre !

Vance lui décocha un long regard étincelant avant de déboucler sa ceinture.

— Je vous ai dit d’arrêter ça.

Shane pointa vers lui un doigt menaçant.

— Je ne plaisante pas. Je vous préviens, n’enlevez rien de plus. Vance ! s’exclama-t-elle en voyant qu’il était sur le point de défaire le premier bouton de son jean. Je suis sérieuse.

Elle acheva ce dernier mot dans un gloussement. Les mains de Vance se figèrent; ses yeux s'étrécirent.

— Rhabillez-vous tout de suite ! ordonna-t-elle, mais en pressant le dos de sa main contre sa bouche.

Ses yeux s’étaient agrandis et brillaient sous l’effet de l’amusement.

— Qu’est-ce qu’il y a de si drôle, bon sang ? demanda-t-il.

— Rien, rien du tout.

Là-dessus, Shane s’écroula sur le dos, vaincue par l’hilarité.

— Drôle ? Non, non, la situation est très grave.

Convulsée de rire, elle se mit à marteler le lit de ses poings.

— Un homme est là, en train de se déshabiller d’un air assassin. Rien ne saurait être plus grave !

Elle lui jeta un coup d’oeil, puis se couvrit la bouche des deux mains.

— Voyez la figure d’un homme submergé par le désir et la concupiscence !

Shane riait tellement qu’elle en avait les larmes aux yeux.

Qu’elle était agaçante ! songea Vance en esquissant un sourire involontaire.

Il alla vers le lit; puis il s’assit près d’elle et lui prit la tête entre les mains. Plus elle essayait de maîtriser son hilarité et plus ses yeux se riaient de lui.

— Ravi de voir que ça vous amuse, commenta-t-il.

Shane ravala un gloussement.

— Oh non, je suis furieuse, absolument furieuse, mais tout ça était tellement romantique...

— Romantique ?

Le sourire de Vance s’élargit alors qu’il la considérait.

— Ah oui ! Vous m’avez littéralement mise sens dessus dessous !
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