Issu d'un milieu économiquement et culturellement faible, il devrait pourtant avoir été blessé par ce que les sociologues nomment pompeusement la « violence symbolique de l'école », la propension des classes dominantes à imposer leur culture aux « dominés », en méprisant leurs « habitus » à travers les programmes scolaires. Lui a connu la douceur symbolique de cette institution, la capacité des enseignants à le reconnaître pour lui donner une place, du bien-être, un peu de sens. Peut-être parce qu'il n'appartient pas à une classe, avec ses propres systèmes de valeurs et ses normes. En tout cas, il ne perd rien à apprendre le langage des « puissants » et se love confortablement dans leur culture. Sans jamais avoir le sentiment du devoir, il s'applique à exercer son métier d'élève. Le regard de ses maîtres lui donne la certitude de bien faire, de pouvoir respecter ce qu'il fait, ce qu'il est, d'en être fier.