Charlot est un jeune homme brillant, curieux. Plutôt gaulliste. Il a fait récemment un séjour à Barberousse. C'est une sorte de phare culturel autour duquel gravite poètes, écrivains, peintres, étudiants, lycéens. Et c'est aussi un éditeur courageux.
- C'est bien lui l'éditeur d'Albert Camus ?
- De Camus, de Vercors, de Giono... [...]
"Aux vraies richesses" , 14,rue Michelet. C'est une librairie, une galerie de peinture, une bibliothèque, une maison d'édition. Mais c'est surtout un formidable lieu de rencontres et d'échanges.
Debout, Jeff dicte: "Dans ce formidable écrin qu'est la ville d'Alger, l'art, je veux parler de peinture, sculpture, dessins, gravures, tient toute sa place. J'y ai vu les peintures d'Albert
Marquet, Jean Clot, ou les bustes de Louis Bénisti.
Gide disait au sujet de l'œuvre d'art : "Y retourner comme à l'étude." Les propos d'Albert Camus complète le précepte de son aîné : "C'est là comprendre qu'il faut reconstruire l'œuvre déjà construite. A ce prix, nous rejoignons l'artiste et l'en aimons que mieux" (Salon des Orientaliste dans Alger étudiant 10 février 1934)