Dans la petite aurore,un grand monolithe rectangulaire et noir apparaît au milieu des hommes-singes qui,en criant,fuient,terrorisés.Nous entendons le requiem et le lux Aeterna de Ligeti,musique sans paroles,mystique,sans propos ni dessein.
Enfin,les hommes-singes s'approchent prudemment du monolithe,peut-être parce qu'ils pressentent que les menace quelque chose de nouveau,quelque chose de plus.Finalement,ils le touchent et se rassemblent tout autour,comme pour le venerer.C'est un épisode sans dialogue,comme primitif,poétique :la musique est Concrete de Ligetti;on dirait le collage délirant de tous les thèmes religieux du monde.
Le monolithe domine une petite dépression où les hommes-singes se rassemblent autour d'un point d'eau. Au dessus de leur tete,sans qu'ils le voient,le soleil brillant et la lune morte s'élèvent ensemble vers le zénith en suivant une verticale qui inclut le monolithe :c'est la configuration d'une eclipse.Un homme singe se dirige lentement (mu par la peur ou par le respect ) vers la grande forme noire cependant que la musique,préparant le l'atmosphère,envahit tout.Quand les trois corps sont alignés,l'obscurité se fait et l'homme touche le monolithe.Eclate alors ,comme un cri de triomphe,le grand thème exatique dit de l'énigme de l'univers tiré de Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss.
Anderw Sarris devint un sympathisant après une deuxième vision:2001 agit maintenant sur moi comme la parabole où marchent main dans la main l'angoisse métaphysique et une drôlerie caustique. Je n'ai jamais vu rendre la mort de l'esprit avec tant de profondeur et tant de poésie....En définitive,ce dont traite 2001,c'est des peurs qui sont au fond de l'esprit de Kubrick quand il considère l'infini et l'éternité....Et il n'est absolument nul endroit où nous puissions aller pour nous en echapper.